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Inédit
Tout public
Traduit du français par France Camus-Pichon
Paris : Belfond, janvier 2009
408 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-7144-4438-7
Coll. "Littérature étrangère"
Tueur en série au pays des soviets...
Gros succès de librairie. Il est vrai que l'histoire est fascinante. Deux jeunes frères que la misère sépare finissent par se retrouver, l'un tueur en série, l'autre milicien, lancé à sa poursuite…
Ukraine, 1933. La famine est telle qu'on en est réduit à dévorer les pieds de tabourets. Pavel a dix ans. Il part avec son frère Andreï capturer un chat. Pour le manger. Il ne reviendra pas.
Moscou, 1953. La Russie soviétique. Le corps d'un garçonnet de quatre ans est retrouvé nu, la bouche pleine d'écorces, éviscéré. Officiellement, c'est un accident : le crime n'existe plus au pays des soviets. Pas pour le père de l'enfant, officier du MGB, le contre-espionnage soviétique. Léo, du MGB également, finit à son tour par s'interroger. De trop : il est dénoncé, envoyé en exil. Découvrant d'autres meurtres d'enfants en tous points conformes au premier, il décide cependant de poursuivre cette enquête. Avec sa femme Raïssa, trop belle pour être idéologiquement "pure", aux yeux des apparatchiks. Au terme d'un héroïque acharnement, ils découvriront l'identité du tueur, qui ouvrira un gouffre sous leurs pieds.
Enfant 44, thriller soviétique premier du genre a certes quelque chose de fascinant, comme dans ce chassé-croisé des frères plombés chacun de leur néant. Ou bien cette relation soudain cahotante de Pavel et Raïssa, réalisant quel marché de dupes ils ont passé en lieu de leur mariage. De grandes qualités de composition, une réelle efficacité de l'intrigue en font un thriller bien huilé, immergé qui plus est dans un cadre historique peu exploré par le roman policier contemporain. Rien que du bon, en somme. Sinon peut-être cette conscience par trop épique de Pavel, ou ce chapitre nauséeux, entretenant une lourde proximité avec la jouissance du tueur d'enfants. Voire des mobiles très embellis, dignes des meilleures épopées staliniennes, justement.
On en parle : L'Ours polar n°49 |Alibis n°30
Nominations :
Grand Prix des Lectrices de "Elle" Policier 2010
Citation
Un enquêteur se devait de découvrir la culpabilité cachée derrière l'innocence.