Une danse de trop

Le vrai tueur en série dans ce pays, c'est le régime qui nous opprime depuis plus d'un quart de siècle.
Janis Otsiémi - Le Chasseur de lucioles
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 03 octobre

Contenu

Roman - Policier

Une danse de trop

Ethnologique - Disparition MAJ lundi 29 avril 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17,95 €

Donna Malane
Surrender - 2012
Traduit de l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Francine Sirven
Gennevilliers : Prisma, mars 2013
318 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-8104-0361-5
Coll. "Noir"

Avenir bushé

Les romanciers néo-zélandais ne sont pas légion, et l'on sent bien dans Une danse de trop, de Donna Malone, l'influence du modèle anglo-saxon sur la construction. L'histoire développée par l'auteur s'inscrit bien dans le schéma avec une enquête, des souvenirs, un détective qui va jusqu'au bout et essaie de se construire ou se reconstruire, des personnages secondaires crédibles et décrits avec soin. C'est ici le cas avec Diane Rowe, une enquêtrice qui dirige une agence spécialisée dans la recherche de personnes disparues, en lien avec la police d'Auckland. Mais Donna Malone a choisi de multiplier les fêlures chez son héroïne, qui vient de divorcer puis d'assister impuissante à la nouvelle vie de son ex aussitôt recasé, et à la parternité naissante. Surtout, elle ne se remet pas de la mort de sa sœur, retrouvée assassinée, dont on connait le meurtrier sans qu'il soit possible d'établir sa culpabilité.

Dans ce roman, Donna Malane montre qu'une enquête est également un travail sur soi, sur ce que l'on est capable d'entendre. C'est encore plus le cas lorsque l'on doit travailler sur une enquête qui nous touche de près. Et ça tombe étrangement à pic puisque le meurtrier de sa sœur est retrouvé à son tour assassiné. Des questions en suspens commencent donc à se poser. Diane Rowe se met à chercher si par hasard ce ne serait pas le commanditaire du meurtre de sa sœur qui a fait ainsi disparaitre un complice. Son ex-mari, qui est aussi l'inspecteur chargé de l'affaire, lui demande de ne pas intervenir, car il sait que Diane risque de découvrir des choses qui pourraient ternir l'image familiale. On lui offre, en guise d'alternative, d'intervenir dans le cadre de son travail sur les disparus sur un squelette que l'on vient de retrouver dans le bush, et qui fournit à la romancière néo-zélandaise l'intrigue secondaire classique.

Ce qui fait l'intérêt de ce roman, c'est tout d'abord le décor d'un pays colonial, version lointaine de l'Occident où, en quelques minutes, l'on se retrouve en plein cœur de la forêt tropicale. Un autre intérêt plus conséquent, c'est que l'auteur nous propose un portrait de femme intelligent et sensible. Son héroïne est au passage de gué, entre deux eaux, entre la mort de sa sœur (et leurs relations compliquées), la fin de son couple, le besoin de travailler et celui de renouer avec les humains, et son envie de rencontrer un nouvel homme. Autant de besoins décrits avec justesse et force. La contre-enquête permet en outre de développer le thème de l'amour à travers la recherche de ce cadavre retrouvé au fond de la forêt et qui permettra de répondre à la question que se pose une vieille dame depuis quarante ans. Ce portrait de femme, qui va jusqu'à des scènes assez rudes, est teinté d'un humour pince sans rire - notamment dans les scènes de séduction entre cette femme et son nouvel amoureux, dans ses relations avec son chien et son ex-mari -, et fait tout le charme de ce polar exotique, bonne variation du genre.

Citation

Vous partagez votre lit avec un chien une seule nuit, et il se comporte au matin comme si vous étiez sa chose.

Rédacteur: Laurent Greusard samedi 27 avril 2013
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page