Trois hommes, deux chiens et une langouste

Le problème avec les armes à feu, c'est qu'elles ne sont jamais là quand on a besoin d'elles. Elles sont là uniquement quand ce sont les autres qui ont besoin d'elles.
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vendredi 29 mars

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Roman - Noir

Trois hommes, deux chiens et une langouste

Social - Braquage/Cambriolage MAJ jeudi 21 mai 2009

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Iain Levison
The Dogwalkers - 2007
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Fanchita Gonzalez Batlle
Paris : Liana Levi, février 2009
272 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-86746-503-1
Coll. "Littérature étrangère"

Chronique

À Westlake (clin d'œil à Donald d'un auteur qui manie l'humour avec autant de brio), pas loin de Pittsburg, quand les usines qui faisaient vivre la ville ferment, trois pieds nickelés, Kevin, Mitch et Doug, sont obligés de trouver des idées pour gagner leur vie. Le premier, après un tour en prison, promène des chiens, le deuxième vend des essuie-glaces dans une grande surface et le troisième est cuisinier. Mais Mitch et Doug perdent tous deux leur travail. Leur activité principale consiste surtout à fumer beaucoup de joints et à élaborer des plans foireux qui ne peuvent aboutir. Et c'est comme ça que germe en eux un gros coup : attaquer un fourgon blindé. Les premières scènes hilarantes à Accu-Mart où travaille Mitch orientent immédiatement le livre vers une critique du monde du travail. À la fois exclus et humiliés par un système où ils comptent pour rien, les trois copains refusent aussi d'accéder à cette vie adulte, peut-être même en raison d'un système dont ils sont victimes. Et c'est sans trop de regrets que Mitch quitte le monde merveilleux du grand magasin.

Mitch s'emporte contre Doug qui, rechignant à participer au gros coup qu'ils ont mis au point, lui affirme que l'argent ne fait pas le bonheur : "Il détestait cette logique que suivaient tant de gens, ces platitudes paternalistes qu'ils utilisaient pour se réconforter, les autocollants sur les pare-chocs et les aimants sur les frigos qui résumaient leurs luttes. L'argent ne fait pas le bonheur. Dieu a un projet pour toi. Tout finira par marcher. C'était du lavage de cerveau, parfaitement calculé, la dernière claque après une vie passée à remplir des étagères, classer des papiers, ou répondre au téléphone." Comme l'explique Mitch, ce n'est pas seulement de l'argent en soi qu'il est question mais de l'exclusion et des humiliations que son manque génère : "C'est comme si nous étions une grande ruche et que nous soyons les abeilles ouvrières. Et que tout ce que nous fassions jamais soit d'apporter du miel à la reine."

Alors plutôt que d'être des abeilles ouvrières, ils se réfugient tous les trois dans la douceur de la loose entre copains. Kevin le seul à être marié et avoir un enfant "se savait sur le point de sombrer dans un enfer bourgeois et Linda avait déjà commencé à aller aux réunions de l'association des parents d'élèves. […] Il était donc condamné à fréquenter des couples et à passer les cinquante prochaines années de sa vie à aller dîner chez les uns chez les autres, à parler du coût du remplacement des chéneaux et de la meilleure manière de semer une pelouse. Certains de ceux qu'ils rencontraient lorsqu'il était forcé d'aller à un dîner et de reconsidérer sa jeunesse perdue étaient plus jeunes que lui." "Un jeune voisin prénommé Hank, un peu plus de vingt ans, pantalon de toile et sweat-shirt (ce qui était presque aussi cruel que d'aller à une réunion de parents d'élèves)" lui donne des conseils d'horticulture ce qui lui donne d'emblée l'idée de les mettre en application pour cultiver du cannabis et le vendre… Une façon comme une autre de gagner sa vie… Dans Un petit boulot, le personnage principal après avoir perdu son travail devenait tueur à gages !


On en parle : La Vache qui lit n°104 |L'Ours polar n°49

Citation

Ma vie bordélique est en ordre.

Rédacteur: Marie-Caroline Saussier mercredi 22 avril 2009
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