Défendre Jacob

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Roman - Thriller

Défendre Jacob

Procédure MAJ mardi 12 mars 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,5 €

William Landay
Defending Jacob - 2012
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippe Mothe
Paris : Michel Lafon, octobre 2012
444 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-7499-1737-5
Coll. "Roman"

Accusé, levez-vous...

Le thriller de cour n'est pas nouveau (on peut remonter à Perry Mason) et a connu une résurgence dans les années 1990 suite à un certain John Grisham, quoique le grand Ed McBain y ait touché également... La forme en est connue : une enquête, des interrogatoires et un final rapportant les minutes du procès jusqu'à ce que la vérité triomphe. Il s'agit aussi d'un genre purement américain, puisque basé sur les arcanes d'un système juridique qui peut paraître bien exotique vu d'ailleurs... Deuxième roman publié chez Michel Lafon de William Landay, celui-ci part d'un fait divers banal : l'assassinat d'un écolier secoue une petite communauté soudée du Massachussets. Pour le procureur Andrew Barber, c'est une affaire comme une autre... sauf que son fils Jacob, quatorze ans, était dans la même école que le défunt. Et il découvre dans ses affaires un couteau qui n'y a pas sa place. Lorsque Jacob est accusé, Barber se lance dans l'affaire avec une foi aveugle dans l'innocence de son fils. Mais s'il se trompait ? On le voit, William Landay fait très fort en donnant à l'affaire une tournure personnelle : qui n'irait pas jusqu'en enfer pour défendre son fils, même lorsqu'il lui découvre d'inquiétantes zone d'ombres ? Et le procureur se retrouve face à un dilemme plus personnel : en effet, lui-même descend d'une longue lignée d'hommes violents, et son propre père est en prison. La violence peut-elle être un trait génétique ? L'auteur ne se contente donc pas du drame de cour pour acter la descente aux enfers de son narrateur qui, loin des dieux du barreau, ne cesse de douter de lui et des autres au fur et à mesure qu'il découvre que son propre fils n'est peut-être pas celui qu'il croit. L'auteur rend de façon viscérale le mur d'incompréhension qui peut s'élever entre un adulte et un adolescent de quatorze ans. Le tout à travers une analyse minutieuse d'événements infimes... ce qui pourra rebuter les amateurs de romans d'action écrits à la mitraillette, mais en ce cas, ils se trompent de genre : la réalité d'un procès n'est-elle pas de collecter des faisceaux d'indices minuscules pour en tirer un tout cohérent ? William Landay ne choisit pas la facilité en offrant une fin à la fois glaçante et logique qui, mine de rien, pose des questions pertinentes sur la justice, qu'on a bien raison de représenter les yeux bandés, et le système judiciaire. On espère pouvoir lire The Strangler, deuxième roman de l'auteur s'intercalant entre Boston Requiem et cet ouvrage. En tout cas, les amateurs de suspenses légaux peuvent y aller les yeux fermés.

Citation

Je crois au symbolisme religieux, aux robes noires, aux palais de justice avec leurs colonnes de marbre et leurs faux airs de temples grecs. Quand nous sommes dans un prétoire, nous disons la messe. Nous prions ensemble pour faire ce qui est juste et nous protéger du danger. Et que nos prières soient entendues ou non, il importe de le faire.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 06 mars 2013
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