Studio 6

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Roman - Noir

Studio 6

Politique - Social - Assassinat MAJ jeudi 21 février 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 18 €

Liza Marklund
Studio Sex - 1999
Traduit du suédois par Christofer Bjurström
Paris : Hachette, octobre 2012
446 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-01-203118-0
Coll. "Black Moon"

Sexe, mensonges et trahisons

Dans Hamlet de ce brave William Shakespeare, le dramaturge anglais annonçait qu'il y avait quelque chose de pourri au royaume du Danemark. Visiblement, la gangrène est passée en Suède ! Bien avant que l'on nous rabâche le modèle allemand, c'était pourtant le modèle suédois qui se trouvait au centre de nos discussions. Que nous montre l'intrigue développée par Liza Marklund ? Une classe politique qui se reproduit entre elle, qui développe le mensonge et la trahison comme mode de contrôle de la population. Une police aux ordres et qui cherche à prouver ce qui a été décidé en haut lieu plutôt qu'à enquêter. En dernier recours, la presse ? Soumise aux impératifs économiques, dépendante des sources politiques, prête à payer pour fabriquer un scoop, le tout symbolisé par un présentateur vedette qui s'offre des prostituées et de la drogue dans une boite louche.

Studio 6 : le titre du livre fait référence à une boite de nuit où l'une des stripteaseuses est retrouvée morte, poignardée. Pendant que l'enquête se dirige vers un homme politique qui dispose d'un alibi qui emmènerait irrémédiablement son parti sur la route du scandale, Annika Bengtzon, une jeune stagiaire, essaye de faire la lumière sur ce qui pourrait être symptomatique de la condition féminine : une femme battue et tuée parce qu'elle ne jouait pas le rôle que son "ami" lui avait dévolu.

Liza Marklund a l'intelligence de construire son intrigue en jouant, elle, de l'enquête journalistique classique, en cercles concentriques autour des suspects, en approfondissant sur l'un d'eux, puis en se décalant sur un autre selon les alibis avant de revenir. Le suspense nait aussi des légers décalages projetés entre l'histoire racontée et la vie privée de la journaliste, par fines touches, qui font encore plus éclater la violence larvée des rapports humains. Cette noirceur que renforce le côté désespéré du roman (impossible de coincer le coupable pour son crime, on offre à l'homme politique une sinécure pour se taire) ne laisse aucune échappatoire individuelle ou collective au sein d'une société bloquée.

Citation

Il faut partir de l'hypothèse que c'est un meurtre et commencer par un article sur le fait divers brut ; il s'est passé ceci : une jeune femme a été assassinée. Quand, où, comment ?

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 19 février 2013
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