La Tête hors de l'eau

La niche, cette trappe par laquelle on servait autrefois les aborigènes qui voulaient acheter de l'alcool malgré l'interdiction, une pratique qui survit encore dans pas mal de pubs de l'outback.
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mardi 19 mars

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Roman - Noir

La Tête hors de l'eau

Social - Drogue - Urbain MAJ jeudi 24 janvier 2013

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 0 €

Dan Fante
Mooch - 2001
Introduction d'Anthony Bourdain
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-Pierre Aoustin
Puzol : 13e Note, novembre 2012
234 p. ; 19 x 11 cm
ISBN 978-2-36374-025-0
Coll. "Pulse"

La tête dans le cul

Et revoilà Bruno Dante dans de nouvelles aventures ! Pour ceux qui ne savent pas encore qui est Bruno Dante, rappelons qu'il est l'alter-ego de son auteur, Dan Fante, fils de l'écrivain et scénariste hollywoodien John Fante.
Quoi de neuf dans La Tête hors de l'eau ? Onze mois après le décès de son père, Bruno s'est inscrit aux Alcooliques Anonymes et vient de se faire virer de son dernier boulot et n'arrive plus à aligner un mot. Par chance, il se fait embaucher par un certain Eddy Kamegian, un ancien des "AA" lui aussi, qui dirige Orbit Computer Products, une boîte qui vend des consommables informatiques par téléphone. Chez Orbit, on entraîne les employés à la vente comme on entraîne une troupe de marines. À la fin de chaque semaine, le meilleur vendeur touche une belle prime, de quoi profiter du soleil et des bars à putes de Los Angeles.
Bruno va se révéler être un redoutable vendeur, gagner un paquet de fric et retrouver pendant un court laps de temps ce qu'il lui manque le plus, l'estime de soi. Seulement, Bruno est comme ça : il a un curieux penchant pour les femmes fatales, surtout celles qui se servent de vous pour se procurer une bonne dose de dope. Cette femme s'appelle Jimmi, elle travaille pour Orbit, elle dit qu'elle a raccroché, l'alcool et tout et tout... Et Bruno tombe dans le panneau, son existence prend un tour obsessionnel : voir Jimmi, coucher avec Jimmi, passer des heures et des heures à composer son numéro... Et Bruno replonge dans l'alcool, tout ce qu'on peut trouver de bon dans n'importe quelle supérette de L.A., bière, vodka, Mad Dog, etc. Et quand Bruno a soif, il est prêt à tout, jusqu'à se servir lui-même et gratos dans le rayon du magasin à l'aide d'un dérisoire gobelet de café...
On ne racontera pas tout. On laissera au lecteur le plaisir de découvrir certaines scènes où le sordide et la rigolade vont de pair comme deux pochetrons en virée. Au passage, Bruno en profite pour faire la satire de la vente par téléphone, met à jour leurs argumentaires relevant plutôt de la manipulation psychologique, et dresse un certain nombre de portraits de la faune plutôt destroy qui hante Los Angeles, des filles siliconées aux idiots bodybuildés en passant par les allumés, les marginaux, les petites frappes. Avec ça, un talent rare pour évoquer une ambiance, des lieux, qu'il s'agisse du désert de Mojave ou d'un dérisoire motel perdu en bout de route ou encore de Las Vegas.
Une fois de plus, avec La Tête hors de l'eau, Dan Fante nous offre ses merveilleux talents de satiriste et arrive à nous faire rire de ses malheurs d'alcoolo maniaco-dépressif, amoureux touchant, looser plein d'humanité.

Citation

Las Vegas est une grande tache de foutre, un égout pailleté. Même soûl je l'avais détestée. Elle est chaque jour plus grande et plus laide – une nappe de pétrole brillante et radioactive qui envahit et contamine le désert du Nevada.

Rédacteur: Pascal Hérault jeudi 24 janvier 2013
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