Il faut tuer Lewis Winter

Peu auparavant, à des milliers de kilomètres de Washington, dans l'enceinte de l'aéroport de Bagdad, neuf personnes venaient de trouver la mort. Comme Zeus déclenchant la foudre, le missile Hellfire tiré par un des trois drones supposés assurer la sécurité de l'aéroport avait éleva la température ambiante de plusieurs centaines de degrés en explosant en un éclair aveuglant.
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Roman - Policier

Il faut tuer Lewis Winter

Tueur à gages MAJ jeudi 10 janvier 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17 €

Malcom Mackay
The Necessary Death of Lewis Winter - 2013
Traduit de l'anglais (Écosse) par Fanchita Gonzalez Batlle
Paris : Liana Levi, janvier 2013
242 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-86746-646-5
Coll. "Policier"

Glasgow la muette

Il faut tuer Lewis Winter est le premier volet d'une trilogie policière située à Glasgow, mais aussi le premier roman de Malcom Mackay, et en résumé on peut dire que c'est une première belle réussite. Dans une ville sujette à une lutte de pouvoirs entre gens de la pègre, il met en scène Calum MacLean, un tueur à gages indépendant, qui entend bien le rester contacté par Peter Jamieson, caïd local sur le marché de la drogue. Shug Francis, lui, a fait fortune avec un garage où il maquille des voitures volées qu'il refourgue mais il en veut plus. Pièce névralgique de ce combat des chefs, un petit dealer nommé Lewis Winter. Il ne faudra pas plus d'un tiers du roman pour que la cible soit abattue après une préparation prudente et professionnelle. La suite ressemble plus à une partie d'échecs avec des flics véreux, des flics pas honnêtes mais presque, des petits branleurs plutôt lâches, un autre tueur trop sûr de lui, mais qui ont tous un point commun : ils ne disent pas ce qu'ils pensent, ils ne pensent pas ce qu'ils disent, voire ils ne disent rien mais n'en pensent pas moins.

L'écriture distanciée de Malcom Mackay privilégie les longs monologues introspectifs de personnes pour qui se taire ou en dire le moins possible est essentiel pour survivre. D'ailleurs, dans ce premier volet, la principale victime - hormis ce pauvre Lewis Winter - sera celle qui cause beaucoup trop, l'un autre tueur à gages prétentieux.

Zara Cope, petit amie volage de Lewis Winter, sait bien que si l'on veut survivre dans ce monde de gangsters, on se doit de faire partie de la race des taiseux. Malcom Mackay écrit d'elle : "Personne n'a envie de balancer des individus dangereux. Peu importe qu'on soit une femme cuisinée par la police après la mort de son compagnon. L'important c'est la trahison. La trahison appelle la vengeance. Forcément. Il faut montrer qu'on riposte. Alors Zara doit s'assurer que la police ne lui pose pas de questions embarrassantes." Alors Zara tisse sa toile pour obtenir un max d'argent de la mort de Lewis Winter en se répandant sur cet homme qui l'aimait et qu'elle humiliait. Quant à Calum MacLean, il n'est pas simplement un tueur indépendant, il est aussi un pion que l'on peut aisément sacrifier. Sa seule issue possible réside dans l'affiliation à l'un des deux camps. Franchira-t-il ce cap ? Il faudra attendre le second volet...

Nominations :
Prix du Polar Sud-Ouest/Lire en Poche 2014

Citation

Un criminel n'invite pas un flic chez lui s'il est détendu dans la vie.

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 06 janvier 2013
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