Les Anges noirs

Bien qu'il y eût plus d'un mois à attendre avant Noël, l'orgie publicitaire avait déjà démarré et la frénésie d'achats se propageait, aussi rapide et impitoyable que la peste noire, dans les rues commerçantes décorées de guirlandes.
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Roman - Policier

Les Anges noirs

Social - Terrorisme - Scientifique MAJ jeudi 06 décembre 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Ævar Örn Josepsson
Svartir Englar - 2003
Traduit de l'islandais par Séverine Daucourt-Fridriksson
Paris : Gallimard, septembre 2012
366 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-07-013309-3
Coll. "Série noire"

Hacker perdu

L'Islande est une terra incognita. Petit pays enneigé là-bas perdu au sommet des cartes géographiques, il ne se manifeste (outre les chants de Bjork) que par les problèmes aéronautiques que posent ses volcans, par sa faillite retentissante avant-gardiste de la crise actuelle de l'Europe et par ses romans noirs qu'ils soient d'Arnaldur Indridason ou Árni Thórarinsson. Pourtant, l'Islande reste un État occidentalisé, avec sa démocratie soumise à ses contradictions comme sa proximité géographique et militaire avec les États-Unis qui en font un laboratoire de certaines technologies sécuritaires ou les tensions nées de la parité y compris dans les services administratifs. La petitesse de sa population et de l'espace occupé font également que policiers, criminels et citoyens se connaissent presque tous. C'est ainsi qu'en enquêtant sur un vol, l'un des inspecteurs va retrouver un de ses cousins ; si un cadavre est jeté au bord de la route, c'est parce que le coupable se rend compte que l'employé du péage le connait...

L'Islande est un État moderne dans toutes ses composantes par l'importance des services et de l'informatique, l'évasion fiscale et le jeu malsain sur les faillites de la part de patrons voyous, et les services secrets aux intentions plutôt louches. Un État moderne dans sa composition sociologique avec l'un des personnages centraux de l'intrigue qui doit combiner avec sa nouvelle femme, son ancienne et une maitresse envahissante. L'enquête commence lorsque l'on découvre le cadavre d'une jeune informaticienne (la maitresse envahissante) dans un tunnel. Désireuse de se venger de son amant, elle s'est introduite dans son appartement afin de pirater son système informatique. Or il y avait tout un système de surveillance informatique pour tracer les terroristes internationaux. Ce qui inquiète surtout les policiers, c'est que quelqu'un enquête en parallèle, mais est non pas à la recherche du coupable mais de l'ordinateur portable de la jeune femme. Est-ce l'assassin ? Quelles informations cette hackeuse de talent aurait pu découvrir ?

À l'instar du titre, Les Anges noirs, une grande partie du talent de l'auteur réside dans cette capacité, à travers des personnages cernés en quelques traits - un policier timide qui aimerait trouver l'âme sœur, une mannequin pas si bimbo que cela, un vieux policier un peu désabusé -, de dessiner une société moderne grisâtre, comme des anges noirs, comme un paysage brumeux islandais, comme des sociétés tristes où l'on boit beaucoup. Le tout à l'image de cette scène de crime sous les néons blafards d'un tunnel autoroutier, où même les morts sont glauques et nauséeuses - est-ce un hasard si une partie de l'énigme est résolue grâce à un vomi retrouvé à proximité de la victime ?

Citation

Son quotidien était minable : des petits malfrats, des cas sociaux, des pseudo-braqueurs de banques et de boutiques qui devaient rembourser leurs dealers et ne pensaient même pas à masquer leur visage avant d'agir, ou alors omettaient intentionnellement de le faire pour être pris au plus vite et pour pouvoir rester quelques temps à l'abri de leurs persécuteurs.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 06 décembre 2012
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