La Femme à abattre

Le cours de la vie était alors plus élevé que celui d'un baril de brut ou qu'une chaîne en or. On ne confiait pas ce genre de contrat à des petites frappes en mal de sensations fortes. Les armes à feu s'achetaient facilement, mais avec plus de difficulté qu'aujourd'hui. Les anciens militaires comme moi avaient encore la cote.
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vendredi 19 avril

Contenu

DVD - Noir

La Femme à abattre

Gang - Procédure MAJ lundi 05 novembre 2012

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 15 €

Raoul Walsh & Windust Bretaigne
The Enforcer - 1951
Paris : Films Sans Frontières, septembre 2011
1 DVD VF/VOST Zone 2 ; 19 x 14 cm
Coll. "Films du Siècle"

Actualités

  • 31/07 Cinéma: Film noir, Gene Wider & Jerry Lewis
    En cette période estivale L'Action Christine* réinstaure le film noir à l'honneur à travers un festival propice à mettre la lumière sur certains films méconnus comme Racket, de John Cromwell ou encore Feux croisés du controversé Edward Dmytryk. Ceux qui ne l'ont pas vu pourront se précipiter lors de la projection de La Femme à abattre, de Raoul Walsh, l'un des plus intéressants et beaux films noirs à l'instar des Tueurs, de Robert Siodmak, d'après une nouvelle d'Ernest Hemingway. Ce dernier est souvent montré en exemple à la fois pour sa réalisation, la prestation fantastique de ses acteurs mais aussi (et peut-être surtout) parce que le film est complémentaire de la nouvelle. L'humour, qui s'il n'est pas noir n'en est pas pour autant éloigné ni caustique, est toujours sur le devant de l'écran. C'est ainsi que pour la quatrième semaine une salle reste dédiée à la rétrospective Jerry Lewis avec les quatre mêmes films que les trois semaines précédentes, tandis que la seconde se dévoue à un unique film qui met à l'honneur pour, là, la troisième semaine Gene Wilder dans un film comique et satyrique dans un univers que le polar aime, le train. Et ça tombe plutôt bien puisque dans Transamerica Express, vont se retrouver des gens guère catholiques, qui vont servir d'exutoire social au réalisateur Arthur Hiller, à l'instar de ce qu'a pu faire Agatha Christie avec Le Crime de l'Orient-Express... Le tout avec une galerie de seconds couteaux sortis des films de James Bond (certes avec Roger Moore). Comme vous pouvez le constater, l'été cinématographique parisien n'est guère ennuyeux.

    Festival 1 : le polar
    Le polar est un genre majeur qui ne se démode pas. Même si dans le cinéma d'aujourd'hui, il y a une tendance à fabriquer des films bourrés d'énormes effets pyrotechniques ou autres (facilement réalisés par informatique) dans lesquels les acteurs agissent comme des robots humanoïdes. Pourtant, des histoires d'hommes ou de femmes poussés à s'engager dans une voie criminelle, par un mauvais choix d'existence, par un contexte social dur ou injuste ou par faiblesse psychologique, les sujets ne manquent pas pour créer des œuvres passionnantes qui nous fascinent par la violence exposée, et par la vision sans concession qu'elles offrent de la société. Car beaucoup de réalisateurs ne faisaient pas de leurs personnages des héros positifs, montrant plutôt des individus inadaptés, souvent médiocres, tentant de survivre dans un monde sans pitié, et parfois de vrais déments, brutes sadiques ou psychopathes charmeurs et machiavéliques. Voici un programme qui en fait la démonstration.

    Mercredi 31 juillet :
    L'Ennemi public (The Public Ennemy), de William A. Wellman (20 heures & 22 heures).
    Jeudi 1er août :
    L'Affaire Al Capone (The St. Valentine's Day Massacre), de Roger Corman (20 heures & 22 heures).
    Vendredi 2 août :
    Les Tueurs (The Killers), de Robert Siodmak (20 heures & 22 heures).
    Samedi 3 août :
    La Femme à abattre (The Enforcers), de Raoul Walsh sous le pseudonyme de Bretaigne Windust (16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Dimanche 4 août :
    Les Amants traqués (Kiss The Blood Off My Hands), de Norman Foster (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Lundi 5 août :
    Feux croisés (Crossfire), de Edward Dmytryk (20 heures & 22 heures).
    Mardi 6 août :
    Racket (Racket), de John Cromwell (20 heures & 22 heures).

    Festival 2 : quatre Jerry Lewis
    "Quel est le personnage de Lewis ? C'est un allergique, un dépaysé, un inadapté, un être sans proportion. Un garçon hypersensible, très excitable, névropathe. Il semblerait complètement stupide, sot, hors du monde, s'il n'avait parfois des résonances douloureusement humaines."
    Glauco Viazzi Jerry Lewis (cinema nuovo n°21)
    "Jerry Lewis, personnage asocial, personnage en marge, est pourtant un être libre. Ses gestes ne doivent rien à la caricature, ni à l'imitation ; ils sont une continuelle invention, la manifestation extérieure d'un caractère qui ne connaît pas, du fait de sa puérilité, les interdiction de la société qui l'entoure."
    Adriano Aprà Il maraviglioso mondo di Jerry Lewis (Filmcritica n°141)

    Mercredi 31 juillet :
    Le Tombeur de ces dames (The Lady's Man), de Jerry Lewis (18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Jeudi 1er août :
    Artistes et modèles (Artists and Models), de Frank Tashlin (18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Vendredi 2 août :
    Un galop du diable (Money From Home), de George Marshall (18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Samedi 3 août :
    Docteur Jerry & Mister Love (Dr Jerry & Mr Love), de Jerry Lewis (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures). Dimanche 4 août :
    Le Tombeur de ces dames (The Lady's Man), de Jerry Lewis (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Lundi 5 août :
    Artistes et modèles (Artists and Models), de Frank Tashlin (18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Mardi 6 août :
    Un galop du diable (Money From Home), de George Marshall (18 heures, 20 heures & 22 heures).

    Exclusivité : Transamerica Express, de Arthur Hiller
    "Un film qui vise à distraire de bout en bout sans se prendre au sérieux tout en accumulant les gags, les quiproquos, les dangers de l'aventure et les gares brûlées dans un fracas d'enfer puisque le film se déroule quasi-intégralement dans l'un de ces express américains au luxe impensable chez nous qui relie Los Angeles à Chicago. Nombre de personnages se rencontrent, se catapultent hors du train, se lient ou s'affrontent au gré des circonstances. L'intrigue : des malfaiteurs veulent s'emparer des preuves mettant en évidence le caractère de faux présentés par des Rembrandt. Ajoutons à cette trame divers personnages mêlés contre leur gré aux rebondissements et, surtout, un anti-héros par excellence qui ne comprend pas grand-chose à ce qui se passe, ni à ce qui lui arrive. Un rôle joué à la perfection par un Gene Wilder dont on a oublié ni l'interprétation de Frankenstein Jr ni celle du Frère le plus fûté de Sherlock Holmes. Le tout aboutit à un excellent spectacle mené tambour battant par un train d'enfer... Ce cinéma-là, dépourvu pourtant de toute prétention et ambition intellectuelle, présente pas mal de connotations sociales visant la société présente dans ce train mais il le fait comme par hasard ce qui, peut-être, est le fin du fin."
    Jacques Belmans (Les Amis du film)

    Mercredi 31 juillet :
    Transamerica Express (Silver Streak), de Arthur Hiller (18 heures).
    Jeudi 1er août :
    Transamerica Express (Silver Streak), de Arthur Hiller (18 heures).
    Vendredi 2 août :
    Transamerica Express (Silver Streak), de Arthur Hiller (18 heures).
    Samedi 3 août :
    Transamerica Express (Silver Streak), de Arthur Hiller (14 heures).
    Dimanche 4 août :
    Transamerica Express (Silver Streak), de Arthur Hiller (14 heures).
    Lundi 5 août :
    Transamerica Express (Silver Streak), de Arthur Hiller (18 heures).
    Mardi 6 août :
    Transamerica Express (Silver Streak), de Arthur Hiller (18 heures).

    * L'Action Christine
    4, rue Christine
    75006 Paris
    Tél. : 01.43.25.85.78
    contact@actioncinemas.com
    Liens : Transamerica Express |Feux croisés |L'Ennemi public |Arthur Hiller |Raoul Walsh |Norman Foster |Edward Dmytryk |William A. Wellman |George Marshall |Roger Corman

  • 05/12 Cinéma: Humphrey Bogart - Acte II
  • 14/11 Cinéma: Humphrey Bogart au Desperado

Bogart et la manière

"Un petit escroc entre dans un commissariat et se dénonce pour avoir tué sa nana... Puis se pend. Vous le croyez ? Je vous comprends, il parle de 'contrat', de 'coup', d'être obligé de la tuer... Et il n'y a pas de cadavre." C'est le début non pas de l'extraordinaire film noir finalement réalisé par Raoul Walsh (en lieu et place de Bretaigne Windust malade), mais de l'enquête menée par un inspecteur de police incarné par le très charismatique Humphrey Bogart sur un vaste réseau criminel. Dès les premières minutes du film, le témoin oculaire d'un meurtre, aux abois, poursuivi par des tueurs, finit par mourir accidentellement en tentant de s'enfuir du commissariat où il était cloîtré en attendant le procès du lendemain. L'affaire qui normalement aurait dû être qualifiée de classée s'écroule tel un château de cartes, et à partir de ce moment-là, il ne reste que sept heures avant que Mendoza, chef de la Murder Inc., soit relâché faute de preuves. Humphrey Bogart abattu mais qui se relève, réécoute les bandes enregistrées du témoignage à charge en même temps que défilent devant nous les images retraçant l'histoire qui a conduit à l'arrestation de l'un des pires criminels qui soit en un long flashback.

Tous les éléments du film noir sont alors réunis pour un excellent film noir avec en guest star Humphrey Bogart (d'ailleurs, hormis Ted de Corsia, les acteurs sont pour l'essentiel issus du théâtre et de la télévision). Il y a Mendoza, meurtrier calculateur mais qui garde les mains propres, un chauffeur de taxi et sa fille qui l'ont vu commettre, des années auparavant, le seul acte meurtrier qui pourra l'envoyer sur la chaise électrique, une situation improbable des années après, une tension dramatique menée magistralement par "Boggie", un retournement de situation final qui conduira Mendoza à la potence - "Vous avez déjà eu un air dans la tête sans pouvoir vous souvenir des paroles ?", s'interroge Humphrey Bogart avant un éclair de lucidité. Tout ceci dans un film qui explicite les failles des procédures judiciaires, qui montre à quel point les lois américaines écrites et votées pour défendre les honnêtes citoyens ont été détournées et mises à profit par ceux qui les méprisent. Raoul Walsh derrière la caméra utilise les canons du genre : il se focalise dans cette course pour la mort légale sur les aiguilles des horloges, il décrit les rouages d'une société criminelle, il s'impose derrière le charisme d'Humphrey Bogart (qui, étrangement, semble avoir le mauvais rôle sur la jaquette du DVD), il use de ce clair-obscur en vogue dans le film noir des années 1930-1950, qui occulte quelques erreurs de script comme lors de la tentative d'assassinat du témoin dans le commissariat au fusil à lunette par deux hommes dont un chargé uniquement de dire au tueur quand tirer. On est quasiment dans un huis-clos, on finit en milieu urbain, à la recherche de la seule personne pouvant permettre à la justice de faire son travail. Un final digne des plus grandes fins de films d'Alfred Hitchcock. Simplement extraordinaire...

La Femme à abattre : 87 min. Réalisé par Raoul Walsh & Windust Bretaigne sur un scénario de Martin Rackin. Avec Humphrey Bogart, Zero Mostel, Ted de Corsia, Everett Sloane, Roy Roberts, Adelaide Klein, Don Beddoe...

Illustration intérieure

Humphrey Bogart dans ses œuvres.


Citation

Encore sept heures, et Mendoza sort libre de ce tribunal. Comment est-ce possible ? Qu'est-ce qui cloche dans les lois pour qu'il reste intouchable ? Oh ! Je sais bien... Ce sont les lois conçues pour protéger les innocents... Ça ne suffit pas de savoir qu'un homme est coupable, on doit le prouver.

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 15 septembre 2013
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