Traversée vent debout

C'est l'histoire d'un petit gabarit, un presque-frêle. Le costume en viscose marron deux tailles au-dessus. Dans les années 1980, c'est la mode de l'épaulette. Femme, homme, caissière, Grace Jones ou convoyeur, tout le monde a la silhouette d'un cédez-le-passage.
Sébastien Gendron - Chez Paradis
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samedi 20 avril

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Roman - Noir

Traversée vent debout

Politique - Disparition - Drogue MAJ mardi 27 novembre 2012

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 25 €

Jim Nisbet
Windward Passage - 2010
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Catherine Richard, Éric Chédaille
Paris : Rivages, octobre 2012
570 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-2407-1
Coll. "Thriller"

Actualités

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    Mercredi 12 juin s'est tenue à la BiLiPo une rencontre des jurés du Grand Prix de la littérature policière afin de dévoiler les deux sélections finales ("Roman francophone" et "Roman étranger"). Au cours de cette réunion, un hommage particulier à été rendu à Jean-Jacques Schléret, récemment décédé, membre du jury. En attendant les noms des lauréats, qui seront connus des jurés après la délibération finale du mardi 17 septembre 2013, voici le détail des sélections. Il est à noter que chaque sélection propose son lot de surprises, mais qu'il y a de toute évidence une plus grande diversité éditoriale dans la sélection francophone. Ainsi, l'on dénombre des ouvrages de chez Serge Safran, de La Manufacture de livres ou des éditions La Branche dans les "Romans francophones", alors que les "Romans étrangers" s'octroient des ouvrages de chez Liana Levi ou Baker Street. Mais les éditeurs qui sont les grands gagnants sont Rivages, Gallimard et Gallmeister. Les grands perdants sont à coup sûr Calmann-Lévy, Le Seuil et Actes Sud (même si l'on dénote un roman paru aux éditions Jacqueline Chambon, qui entretiennent un lien privilégié avec la maison fondée par Hubert Nyssen). Mais foin de forfanteries, les sélections !

    Romans français :
    - Rainbow Warriors, de Yal Ayerdhal (Au Diable Vauvert) ;
    - La Fille de Hahn Hoa, de Thomas Bronnec (Rivages, "Noir") ;
    - Ne lâche pas ma main, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Domaine français") ;
    - L'Assassin à la pomme verte, de Christophe Carlier (Serge Safran) ;
    - Un long moment de silence, de Paul Colize (La Manufacture de livres) ;
    - Des nœuds d'acier, de Sandrine Collette (Denoël, "Sueurs froides") ;
    - Le Dernier des treize, de Mercedes Deambrosis (La Branche, "Vendredi 13") ;
    - I Cursini, d'Alix Deniger (Gallimard, "Série noire") ;
    - L'Expatriée, d'Elsa Marpeau (Gallimard, "Série noire") ;
    - Les Nuits de Patience, de Tobie Nathan (Rivages, "Thriller") ;
    - Un homme effacé, d'Alexandre Postel (Gallimard, "La Blanche") ;
    - J'ai fait comme elle a dit, de Pascal Thiriet (Jigal, "Polar") ;
    - Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc (Métailié, "Noir") ;

    Romans étrangers :
    - Boulevard, de Bill Guttentag (Gallimard, "Série noire") ;
    - Les Mères, de Samantha Hayes (Le Cherche midi, "Thriller") ;
    - Lettres de Carthage, de Bill James (Rivages, "Thriller") ;
    - Dark Horse, de Craig Johnson (Gallmeister, "Noire") ;
    - 22/11/63, de Stephen King (Albin Michel, "Romans étrangers") ;
    - Le Royaume des perches, de Martti Linna (Gaïa, "Polar") ;
    - Une belle saloperie, de Robert Littell (Baker Street) ;
    - Il faut tuer Lewis Winter, de Malcom Mackay (Liana Levi, "Policier") ;
    - Traversée vent debout, de Jim Nisbet (Rivages, "Thriller") ;
    - Le Tueur se meurt, de James Sallis (Rivages, "Thriller") ;
    - Dernière nuit à Montréal, d'Emily St. John Mandell (Rivages, "Thriller") ;
    - Cuba libre, de Nick Stone (Gallimard, "Série noire") ;
    - Impurs, de David Vann (Gallmeisterr, "Nature writing") ;
    - Lumière dans une maison obscure, de Jan Costin Wagner (Jacqueline Chambon, "Roman policier") ;
    - Pike, de Benjamin Whitmer (Gallmeister, "Noire").
    Liens : Rainbow warriors |Ne lâche pas ma main |Un long moment de silence |Le Dernier des treize |I cursini |L'Expatriée |Les Nuits de Patience |J'ai fait comme elle a dit |Le Dernier Lapon |Boulevard |Lettres de Carthage |Dark horse |22/11/63 |Il faut tuer Lewis Winter |Le Tueur se meurt |Dernière nuit à Montréal |Cuba libre |Lumière dans une maison obscure |Pike |Les Mères |Yal Ayerdhal |Michel Bussi |Paul Colize |Alix Deniger |Elsa Marpeau |Tobie Nathan |Pascal Thiriet |Olivier Truc |Bill James |Craig Johnson |Stephen King |Robert Littell |Jim Nisbet |James Sallis |Emily St. John Mandel |Nick Stone |David Vann |Jan Costin Wagner |Benjamin Whitmer |Samantha Hayes

De Conrad à Nisbet

Ouvrir un roman de Jim Nisbet c'est prendre le risque d'être décontenancé avant que d'être happé par un récit qui prend plusieurs formes. Traversé vent debout ne déroge pas à une règle figée depuis maintenant dix romans. Surtout, prendre le temps de lire l'avertissement de l'auteur, ne pas sauter un peu trop rapidement cette page sous peine de lâcher la chose en plein milieu de prologue. Car, il faut bien le dire, cet avant-texte est un hommage à James Joyce qui s'amuse d'Ulysse et de Finnegan's Wake, et le lecteur de se dire que le duo de traducteurs - Catherine Richard et Éric Chédaille - a dû s'arracher des cheveux et se mordre des doigts : le prologue est une niche à néologismes dans un langage réinventé.

La suite, parlons-en ! Jim Nisbet, marin lui-même à ses heures perdues, prend le temps de nous faire vivre une odyssée malheureuse avec accumulation de vocabulaire marin - merci Éric Chédaille... Celle de Charlie à bord du Vellela Vellela, un petit voilier qui fait de la contrebande de drogue et qui heurte de plein fouet la nuit un conteneur sauvage. Le bateau ne s'en remettra pas mais souffrira d'une très lente agonie. Le temps pour Jim Nisbet d'aborder un roman inachevé qui se termine feuilles au vent, de nous présenter Tipsy, la sœur paumée et alcoolique de Charlie - qu'elle n'a pas vu depuis une éternité, mais qui est surveillée car le frère et sa dope sont en approche, et tout le monde sait tout sauf comme de bien entendu les principaux concernés -, et d'autres personnages qui migrent dans ce roman de romans en romans jusqu'à ce que tout à coup la tournure devienne rocambolesque. Adieu Charlie, bonjour l'épave fantôme. À son bord, un paquet de cocaïne dans lequel on retrouve l'Adn d'un président américain.

Saugrenu ? Vous n'imaginez pas à quel point. Jim Nisbet en pleine mer revisite l'effet papillon qu'il préfère au Vieil homme et la mer. D'ailleurs, s'il faut retenir un hommage, c'est à Jack London et à son Martin Eden qu'il nous incite à penser même si Conrad et Melville - Moby Dick ! - ne sont pas loin. Et qu'importe si le lecteur de cette chronique pense que c'est là abondance de noms, lire ce roman de Jim Nisbet comme les autres, c'est plonger dans une encyclopédie littéraire, un Castex & Surer ou un Lagarde & Michard, une meilleure sélection en sus accompagnée d'une jolie histoire foldingue avec ses personnages étranges et humains à la fois.


On en parle : La Tête en noir n°159

Nominations :
Prix Mystère du Meilleur roman étranger 2013

Citation

On se calme, jeune homme. On est à Vegas, ici, et vous parlez de choses réprimées par la loi. Vous pourriez vous retrouver en prison juste pour avoir pensé des choses pareilles. Bon sang. Tout ce que j'aurais à faire, c'est vous dénoncer et... (du bout d'un ergot elle tembourine un rythme patriotique sur la coque de la souris) Guantanamo, mon coco.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 27 juin 2013
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