Nouvelles d'Écosse

Les blocs gris [...] scellaient ces immeubles plus sûrement que des tombes, et pourtant, peu à peu, des trous étaient apparus aux fenêtres, crevant leurs paupières de béton.
Christian Roux - Les Maisons aux paupières crevées
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mardi 19 mars

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Nouvelle - Noir

Nouvelles d'Écosse

Social - Drogue - Assassinat MAJ mercredi 17 octobre 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 8 €

Laura Hird
Hope, Canongate, Edinburgh - 2006
Préface de Heidi James
Traduit de l'anglais par Alain Defossé
Puzol : 13e Note, octobre 2012
19 x 12 cm
ISBN 978-2-36374-014-4
Coll. "Pulse"

Dernières virées avant la nuit

Les nouvelles de Laura Hird ont l'âpreté des lendemains sans horizon, où la gueule de bois tient lieu de seule compagne dans un grand lit défait dont les draps puent. Ses nouvelles se passent en Écosse ; inutile pourtant d'y chercher un quelconque pittoresque. L'Écosse, c'est ici ou ailleurs, là où la vie passe mal pour les uns ou les autres, là où l'existence finit par exploser pour un oui ou pour un non. Bref, amateurs de kilts et de Walter Scott, s'abstenir. Par contre, on peut entrer sans problème dans les nouvelles de Laura Hird avec une bouteille de scotch à la main.

Dans ces onze textes, Laura Hird raconte d'un ton cru des destins singuliers : qu'il s'agisse d'un veuf parti se taper un inconnu dans des toilettes publiques, d'une femme qui perd sa mémoire et son identité, et se retrouve devant son ancien domicile, ou bien encore d'une partie de jambes en l'air qui tourne au meurtre... On ne résumera pas toutes les nouvelles, ce serait les aplanir et les priver d'un ton qui rend compte d'un climat où l'alcool, les coups de gueule, le profil destroy de certains personnages sont tout aussi importants que ce qu'on raconte. On y sent poindre une humanité touchante, affreusement désespérée et... désespérément humaine !

Laura Hird est loin d'être une inconnue dans son pays. Célébrée par le Times qui voit dans ses textes "un humour noir et douloureux", elle est aussi connue comme un acteur important de la contre-culture anglo-saxonne. En France, c'est étrange, mais rien de tout cela n'existe. Si demain vous publiez un titre comme Nouvelles d'Auvergne, on va vous rire au nez, à moins peut-être d'habiter ce vaste pays comme Jean-Louis Murat...

Bref, avec sa collection de poche "Pulse", 13e Note continue de publier des talents d'outre-Manche et c'est tant mieux. La présente édition de ce recueil est assortie d'une préface de Heidi James, écrivain et performeuse dont le roman Carbon sera bientôt adapté au cinéma. Heidi James n'est d'ailleurs pas une inconnue pour 13e Note, puisque son anthologie de poésies et de proses a été publié chez ce même éditeur sous le tire Le Livre des fêlures.

NdR - Le recueil comporte les nouvelles suivantes : "La Soirée" ("Hope"), "Le Parking de Castle Terrace", "Renaissance", "Le Grand Bez", "Il y a une lumière qui ne s'éteint jamais", "C'est mon histoire, c'est ma chanson...", "Maltraitances", "Le Débarras", "Droit devant, n''importe où", "Viande sur pied".

Citation

Le temps semble filer plus vite à mesure qu'on vieillit. C'est comme une émission qui passerait en boucle, tous les soirs de la semaine. Mon métabolisme n'a jamais le temps de récupérer entre deux cuites. On s'en fout, je bois surtout du vin, et le vin, c'est bon pour la santé.

Rédacteur: Pascal Hérault lundi 08 octobre 2012
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