Holmes (1854-1891). Livre III - L'Ombre du doute

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Bande dessinée - Policier

Holmes (1854-1891). Livre III - L'Ombre du doute

Énigme MAJ lundi 27 août 2012

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 13,5 €

Luc Brunschwig (scénario), Cécil (dessin)
Scénario adapté de l'œuvre de Arthur Conan Doyle
Paris : Futuropolis, juin 2012
64 p. ; illustrations en couleur ; 23 x 32 cm
ISBN 978-27548-0247-5

Sur les traces de Sherlock Holmes.

La saga et le personnage de Sherlock Holmes sont si riches qu'ils continuent d'inspirer romanciers et scénaristes. Luc Brunschwig, un des meilleurs scénaristes de bande dessinée de sa génération s'empare du personnage et en offre une image novatrice, avec inventivité et virtuosité !

Sherlock Holmes, le 4 mai 1891, tombe dans le gouffre de Reichenbach en luttant contre Moriarty, son pire ennemi. Son frère, Mycroft, analyse cette mort comme un suicide déguisé, Sherlock ne pouvant accepter que son cerveau soit diminué par la drogue dont il fait un usage de plus en plus fréquent et intensif.
Watson refuse cette interprétation des faits et se lance dans une véritable enquête, à travers l'Europe, pour reconstituer l'histoire de son ami et de sa famille. Il veut comprendre pourquoi cet individu hors normes est devenu détective.

À l'issue des deux premiers albums, Watson a fait connaissance avec la famille Holmes, une parentèle particulièrement étrange. Siger Holmes est sous la garde vigilante de Gloria Dumbley, une infirmière estropiée dont les liens avec les autres membres de la famille semblent très étroits. Les domestiques, eux-mêmes, concourent à générer ce climat étrange. Watson a pu, avec moult difficultés, se recueillir devant le caveau familial. Alors qu'il est en route pour Pau, c'est un cauchemar, dans lequel il rencontre Holmes, qui l'oriente vers une nouvelle piste.
Wiggins est resté à Londres pour retrouver le Dr Parks, le nom gravé sur la canne dont se sert Gloria Dumbley. En chemin, il fait face à une troupe d'enfants des rues, à qui il raconte sa propre vie. On l'emmène chez le Dr Parks qui dispense ses soins aux plus miséreux. Celui-ci veut prouver l'innocence d'une femme accusée d'infanticides. Parks revient du cimetière avec le corps de deux enfants pour les autopsier. Le père de l'un d'eux s'y oppose et offre vingt-trois livres en or à qui reprendra le petit cercueil. Tous les miséreux se lancent dans cette quête, qui tourne à l'émeute.
De son côté, Watson suit la piste du peintre Horace Vernet, qui a fait un émule en la personne d'un jeune homme dont la description ressemble fort à celle de Sherlock. Il apprend, par ailleurs, l'existence d'un Moriarty, le précepteur de Sherlock et la haine, entre les deux hommes, pour l'amour d'une belle...

Luc Brunschwig excelle à traquer la face dissimulée, voire cachée, des êtres, les mécanismes qui animent les gens, les motivations secrètes qui les poussent. Dans cette série, il explore l'enfance et la jeunesse de Sherlock Holmes, période dont on sait peu de choses. Le Canon reste discret sur cette époque, ne laissant filtrer que quelques informations parcellaires.
S'attachant aux pas de Watson, le scénariste reconstitue la vie de son ami avant leur rencontre et leurs aventures communes. Il cherche à comprendre pourquoi celui-ci, issu d'une famille aisée, a été amené à délaisser un avenir brillant pour devenir détective et traquer le délit sous toutes ses formes. Pourquoi se focalise-t-il sur ce Moriarty, porteur de tous les crimes, mais qui, en fait, apparait peu dans Le Canon ? Le scénariste élabore, à travers les témoignages, les silences, les non-dits, un portrait de l'enfant, puis de l'adolescent, tout en contrastes, dans la droite ligne, cependant, de la personnalité imaginée par Conan Doyle.

Luc Brunschwig fait mener par ses acteurs une enquête palpitante, introduisant ses propres thèmes et intrigues. Il multiplie les interrogations sur l'absence de la mère, sur le rôle du père, de son précepteur, sur son amour de jeunesse, sur les événements qui se sont déroulés quand il a vécu dans le Sud-Ouest de la France. Le talent de conteur fait merveille.
Certes, on pourrait penser que le créateur s'inscrit dans la tendance actuelle, cette mode littéraire récente qui consiste à multiplier les prequels. Or, le premier album de "Holmes" est paru en 2006, bien avant le déferlement auquel on assiste.

Le dessin minutieux de Cecil donne des planches superbes. Son graphisme, allié à une mise en scène fluide du scénariste apporte une lecture d'une double nature, celle issue des textes et celle, inexprimée, du ressenti des scènes et de l'ambiance. En effet, Cecil construit une atmosphère particulière, mène un travail exceptionnel sur les expressions, les postures et donne des images de foule d'un dynamisme sidérant. Sa mise en couleurs, qui parait simpliste, voire minimaliste au premier abord, se révèle d'une grande finesse. Ses jeux avec la lumière ne laissent rien au hasard et à l'approximation.

Quatre ans paraissent longs entre le livre II et le présent volume, mais le résultat valait la peine d'attendre ! Holmes se révèle comme une série d'une qualité remarquable, tant par son côté scénaristique que graphique, par deux talentueux créateurs.

Illustration intérieure

Watson confronté aux questions existentielles de Holmes.


Citation

Votre mère est absente. Où est-elle Holmes ?!? Elle en figurait pas non plus sur la peinture que j'ai trouvée dans votre chambre...
... Pourquoi votre père se rendrait en France pour visiter la famille de sa femme, si cette dernière ne l'accompagne pas ?

Rédacteur: Serge Perraud samedi 04 août 2012
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