L'Invisible

Un ascenseur permet seulement un déplacement. Un escalier, permet une élévation.
Thierry Berlanda - L'Insigne du Boiteux
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 18 avril

Contenu

Roman - Thriller

L'Invisible

Psychologique - Assassinat - Artistique MAJ jeudi 02 août 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,3 €

Robert Pobi
Bloodman - 2011
Traduit de l'anglais (Canada) par Fabrice Pointeau
Paris : Sonatine, mars 2012
426 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-35584-114-9

Peintures de sang

La Nouvelle-Angleterre est en attente de l'arrivée imminente d'un terrible ouragan. Sa force est considérable et son passage est déjà pressenti comme une véritable catastrophe. La ville de Montauk commence à se préparer au pire, les premières évacuations ont débuté.

Le moment n'est donc pas vraiment idéal pour le retour de Jake Cole. Il n'a pas remis les pieds à Montauk depuis plus de trente ans. C'est l'état de santé de son père qui nécessite sa présence. C'est un célèbre peintre avec une cote à l'égal de celle des artistes reconnus de sa génération. Il continue à vivre dans la maison familiale en reclus. Depuis quelques temps, il souffre de la terrible maladie d'Alzheimer mais dernièrement son état n'a fait qu'empirer avec l'apparition de crises de démence. La dernière l'a conduit à l'hôpital, il s'est brûlé les deux mains et est passé au travers d'une porte vitrée. Ses moments de lucidité sont de plus en plus rares.
Jake souhaite rester le moins longtemps possible à Montauk, pas seulement à cause de l'ouragan proche. Il ne garde pas que de bons souvenirs de son enfance dans cette ville. Il veut se dépêcher de régler certains détails liés à l'état dément de son père et ensuite partir rapidement retrouver sa femme et leur fils. À tout point de vue, il sait qu'il doit faire le plus vite possible.
Pourtant il ne va pas en être ainsi. Les corps écorchés d'une femme et d'un enfant vont être retrouvés dans la villa voisine. Le shérif, averti de la présence de Jake, va lui demander sa collaboration. Jake travaille pour le FBI en tant que prestataire, il apporte son aide sur les scènes de crime. Il a un don très particulier qui lui permet de mémoriser l'ensemble d'une scène de crime, de capter tous les détails et de comprendre le mode de fonctionnement des psychopathes. Ses méthodes sur le terrain sont particulières mais ses résultats sont impressionnants.
Ce double assassinat va résonner d'une façon étrange dans la mémoire de Jake. Il va se rappeler d'un ancien meurtre, celui de sa mère retrouvée dans voiture après être partie faire une course. L'affaire n'a jamais été résolue. Jake est perturbé par ce passé qui ressurgit à un moment où il ne s'y attendait pas. Le meurtrier serait de retour après tant d'années. Pour Jake, le cauchemar vient brutalement de ressurgir et il n'est pas au bout des macabres découvertes. D'autres meurtres vont suivre et continuer de le déstabiliser. Mais la question qui va le hanter est le lien possible avec son père. Il est de plus en plus persuadé que son père sait qui se cache derrière ces morbides et sanglantes mises en scène. La réponse est peut-être dissimulée sous forme de puzzle dans les milliers de toiles peintes tout au long des dernières de son père dans une sorte de délire obsessionnel.

Avec L'Invisible, Robert Pobi signe un premier roman d'une complexité impressionnante. Il a déjà compris tous les codes des thrillers et les utilise peut-être avec un certain excès. Il nous plonge dans l'univers particulier de l'art et de l'image picturale. Il n'hésite pas d'ailleurs à mettre en place des sortes de passerelles entre le monde des arts et celui des investigations policières. Il nous plonge dans le difficile décryptage des apparences et des faux semblants avec au centre de son histoire un secret, volontairement enfoui mais ravageur au point de finir en obsession. Pobi semble s'être exercé à mettre une galerie de personnages blessés, complexes et très difficiles à percer. Les âmes sont torturées à dessein. Le rythme est rapide et les rebondissements très fréquents pour mieux surprendre et tenter de nous manipuler tout au long du récit. Il n'est pas toujours aisé de réussir à comprendre le visible, alors l'invisible peut nous échapper.

Citation

Mais ce meurtre-ci rentrerait dans la légende. Il avait entendu dire que chaque flic rencontrait dans sa vie une affaire qui éclipsait toutes les autres. Qui donnait envie d'abandonner le boulot. Peut-être pour aller poser des plaques de plâtre à la place. Et Hauser savait déjà que celle-ci serait la sienne.

Rédacteur: Fabien Maurice mercredi 01 août 2012
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page