Bakchich

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samedi 20 avril

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Roman - Policier

Bakchich

Enquête littéraire - Mafia MAJ jeudi 30 août 2012

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Esmahan Aykol
Kelepir Ev - 2004
Traduit du turc par Valérie Gay-Askoy
Paris : Buchet Chastel, mars 2012
341 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-283-02118-7
Coll. "Littérature étrangère"

Une libraire et un mafieux pour un appart

La recherche d'un nouvel appartement en location peut se révéler comme une sorte de mission impossible. Il faut s'armer de beaucoup de patience dans ce parcours du combattant où les munitions sont des fiches de paie à la hauteur des attentes des éventuels nouveaux propriétaires et une caution offrant toutes les garanties nécessaires dans un marché restreint. L'autre solution est de faire appel à ses connaissances pour jouer au mieux d'un efficace bouche à oreille et au pire de profiter de passe-droits plus ou moins honnêtes.

Kathy Hirschel est allemande d'origine mais a décidé de vivre à Istanbul, ville qu'elle apprécie énormément. Elle est passionnée de romans policiers et a donc décidé d'en faire son métier en devenant la propriétaire d'une librairie consacrée à ce type de littérature. Cela aurait pu être le rapide portrait d'une quadra heureuse de sa vie et arborant une nouvelle flamboyante teinture de cheveux. Pourtant, en ce moment, il y a un hic pour elle : elle doit absolument quitter son appartement actuel. Elle est donc obligée de se lancer dans la grande quête de sa nouvelle habitation. Mais Istanbul n'échappe pas à la règle de la flambée des prix de l'immobilier et de la hausse des loyers. Sans compter que Kathy a aussi des exigences. Elle ne souhaite pas forcément s'éloigner trop de son quartier actuel assez pratique pour se rendre tous les jours dans sa librairie. Après quelques recherches personnelles malheureuses, elle se retrouve dans le bureau d'un fonctionnaire. Autant le dire tout de suite il s'agit de la version un peu corrompue de fonctionnaire que Kathy s'apprête à rencontrer. Ce bureaucrate pas vraiment à prendre pour modèle a bien évidement une solution pour elle. Il lui propose de devenir propriétaire d'un appartement. Le premier bémol est que pour le moment, il est encore occupé. Le second bémol est que l'occupant des lieux est tout simplement le chef de la mafia des parkings. Ces quelques petits détails ne vont pas arrêter la libraire qui se rêve déjà en nouvelle occupante des lieux. Elle décide d'aller sur place pour essayer de faire une visite de l'appartement et par la même occasion de faire la connaissance de l'occupant actuel. Ce n'est pas la rencontre du siècle, les choses ne vont pas forcément bien se passer entre eux. Et quand, deux jours plus tard, le mafieux est tué, Kathy devient aussitôt la coupable idéale. Le lendemain, c'est au tour d'une vieille dame de l'immeuble d'être assassinée, le motif du crime serait le vol de quelques bracelets d'argent. Kathy se demande si les deux homicides sont liés. Il n'est pas possible pour elle de se laisser accuser de meurtre et, comme sa passion est l'univers des polars, c'est tout naturellement qu'elle se lance dans l'enquête sans crainte des dangers.

Bakchich est construit sur le mode de l'humour avec en fond l'analyse d'Istanbul et de ses habitants. Esmahan Aykol pointe du doigt tout un tas de petits travers de la société actuelle turque. Elle le fait avec subtilité grâce à Kathy, sa libraire-détective, d'origine allemande. C'est, sans aucun doute, avec d'autant plus de facilité et de recul qu'elle-même partage sa vie entre Berlin et Istanbul. Kathy est un personnage très vivant, superbement bien campé, rempli de fougue, d'optimisme et d'une certaine joie de vivre. Elle prend véritablement vie sous la plume malicieuse d'Esmahan Aykol, elle devient une sorte d'héroïne avec juste ce qu'il faut de féminité et de féminisme dans le caractère. Esmahan Aykol fait de ce roman un bon moment de lecture à inspecter les rues d'Istanbul méticuleusement et drolatiquement à la loupe presque en mode introspection.

Citation

Je ne comprends vraiment pas pourquoi les Turcs me prennent pour une imbécile. Parce que je suis allemande ? Ou à cause de mes cheveux orange ?

Rédacteur: Fabien Maurice mercredi 01 août 2012
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