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L'Irrévérencieux de Saint-Lyé-la-Forêt
Grand format
Inédit
Tout public
Tout le monde il est pas beau
Abel est représentant en quincaillerie. Curieux, sinon fouineur. Il sillonne la Sologne. Que du bonheur. Enfin, presque... Pourvu que l'on soit en vie et que l'on puisse vous entendre. Vous écouter, c'est une autre affaire. Qu'il apprend à ses dépens, levant un cadavre au détour de sa route, téléphonant à la gendarmerie par acquis de conscience, pour découvrir qu'il aurait peut-être mieux fait de se taire. Car le voilà aussitôt suspect dans une affaire qui lui est totalement étrangère. Et notre homme de pester contre la maréchaussée, d'exhiber une désinvolture telle, que non seulement elle agace les flics chargés de l'enquête, mais lui vaut désormais bien des tourments...
Du coup notre homme se lâche. Contre la bêtise des flics, l'aveuglement de ses contemporains, les Parigots, ses voisins, les politiques, les médias, les intellos et fulmine, apocalyptique, contre l'irréversible poussée des musulmans dans la République française, qu'il voit bientôt repeinte aux couleurs de l'Islam... Abel est si remonté qu'il en oublie de n'être qu'un personnage. L'auteur a pris la main sur le narrateur semble-t-il, et l'invective sur le récit. Il n'en finit plus dès lors de rager contre l'islamisation de la société française, qu'il voit partout, et que, sans rire, à moins d'être aveugle affirme-t-il, on peut constater à l'œil nu : il suffit d'installer son transat dans n'importe quelle rue de n'importe quelle ville de province pour le réaliser, à l'entendre... Ils sont partout, croit-on lire, stupéfait. Jusque dans les marais de Sologne dirait-on, où l'auteur lève un gros risque d'islamisation entre deux chasses à la palombe... Et des marais de Sologne, voilà qu'ils déferlent sur les supermarchés français… Le narrateur de s'en prendre du coup aux pseudos intellos, ces donneurs de leçon sur l'intégration, qui refusent de voir la réalité en face. Des gogos issus des milieux bourgeois, bourrés de thunes dès leur plus jeune âge, les stigmatise-t-il, mais cultivant le dégoût de l'argent dans l'exhibition de leur puissance financière...
Dans la foulée, c'est toute l'histoire récente qu'il revisite et repeint de sa faconde, celle des années issues de Mai-68, racines du Mal français, qui nous auraient donné le Sida et le laxisme dans les écoles, l'incurie des profs et l'école à deux ans, on en passe et des meilleures... Bref, c'est anti-flic, anti-intello, anti-riche, anti-tout au final, tant le monde d'Abel semble peuplé de couillons, de crétins, d'idiots. Pas même sa femme pour y échapper.
Tout le monde il est crétin, tout le monde il est pas beau. Du second degré ? Ce serait déjà convenu. Au premier, on finit par se dire que Caïn a bien fait de nous débarrasser d'Abel. Sauf qu'il ferait bien de nous débarrasser de celui-là, pour reprendre le fil du récit plutôt que celui d'idées aussi saugrenues que nauséabondes...
Citation
En France, on peut tout changer, du moment que l'on ne bouge rien.