Volte-face

Je dégringolais la rue neuve aussi vite qu'une pierre d'Arcueil dévalant les flancs de Montrouge : je tentais d'échapper au courroux de l'abbé Grognard, le vieux chancre de l'école cathédrale où je suis censé suivre ses cours, sans balancer mon écriture ni mes cours de latin dans la Seine.
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mardi 16 avril

Contenu

Roman - Policier

Volte-face

Procédure MAJ mardi 29 mai 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Michael Connelly
The Reverseal - 2012
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Robert Pépin
Paris : Calmann-Lévy, mai 2012
440 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-7021-4153-3
Coll. "Robert Pépin présente"

L'autre côté du prétoire

Michael Connelly était fatigué de l'inspecteur Harry Bosch, son policier préféré, et avait ouvert une nouvelle série avec un autre enquêteur, Terry MacCaleb, puis une troisième avec l'avocat Michael Haller. Mais il est difficile de quitter ce satané Harry Bosch, et il réapparait dans Volte-face, roman où l'inspecteur doit faire équipe avec l'avocat devenu, pour un temps, procureur, Michael Haller, comme c'était déjà le cas dans Le Verdict de plomb. Du coup le roman balance entre deux directions opposés : d'une part, le roman de prétoire à la John Grisham, où les coups bas, les manœuvres pour déconsidérer un témoin, un expert ou même l'avocat d'en face sont monnaie courante. D'autre part, un roman policier de facture classique où l'on enquête à la fois sur ce qui a motivé le crime et sur les témoins de la partie adverse.

Tout part de tests ADN qui, sans innocenter le coupable d'un meurtre d'une fillette, permettent de douter de sa culpabilité. Aussi, un nouveau procès est ordonné, et Michael Haller doit travailler pour l'accusation. Il s'appuie sur Harry Bosch qui doit retrouver les témoins d'un crime vieux de vingt ans. À l'instar de l'intrigue elle-même qui oscille entre deux pôles, Michael Connelly joue sur plusieurs registres. Il essaie d'éviter la violence et les côtés voyeuristes de son histoire. D'ailleurs, nous n'assisterons à aucune scène macabre, mais le suspense et la tension sont créés à l'inverse par l'idée que nous nous en faisons. C'est ainsi qu'à un moment donné, l'équipe de policiers chargée de suivre le coupable qui attend son procès est emmenée par celui-ci jusque devant la maison de Harry Bosch, comme s'il se préparait à enlever sa fille ! Plus tard, Harry Bosch visitera sa planque secrète, préparée comme s'il allait y amener une proie...

Là où le roman se fait le plus subtil c'est dans l'évocation sensible et poignante de la sœur de la victime et de la façon dont lentement, avec des tâtonnements multiples, elle s'est construite. Ce portrait, ainsi que le traitement en demi-teintes de toute l'intrigue, réservant l'essentiel de la violence aux paroles échangées dans le tribunal, sauve sans doute le lecteur de l'ennui. Volte-face ne restera pas comme le livre important de la série, même si l'on appréciera la tentative de Michael Connelly d'essayer de se renouveler sans user les sempiternelles ficelles du genre.


On en parle : Alibis n°44

Citation

J'étais incapable de penser à une question qui, faisant suite à l'interrogatoire en contre de Royce, ferait oublier aux jurés ce qu'il avait dit et les ramènerait à ce que moi, j'avais prouvé.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 29 mai 2012
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