La Sibylle et le marquis

Il se réveillait tôt avec toujours des idées sombres et des questions sans cesse nouvelles. Elles mûrissaient dans la nuit et l'arrachaient du sommeil. Chaque matin, il lui fallait réinventer sa vie. Quelques étirements, un bon litre de café noir, des bisous à ses enfants, un baiser à sa femme. Et une bonne gorgée de whisky en arrivant au boulot !
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Roman - Policier

La Sibylle et le marquis

Historique - Assassinat - Complot MAJ mercredi 06 juin 2012

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,5 €

Nicolas Bouchard
Paris : Belfond, mai 2012
312 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-7144-5236-8
Coll. "Littérature française"

La Sibylle combat le sadisme.

Pendant le Directoire, sous la férule de Barras, l'homme le plus corrompu de sa génération, la Sibylle est mêlée à une série de meurtres abominables qui ne sont pas sans rappeler les supplices imaginés par l'auteur de Justine ou les Malheurs de la vertu. Elle obtient, non sans peine, que Fouché sollicite son aide et s'engage sur la piste d'assassins et de comploteurs.
Elle se confronte au marquis de Sade qui mène, lui-même sa propre intrigue sous le couvert de la commande, par un trio de mystérieuses femmes, d'un opéra-comique où il peut donner libre cours aux dérèglements de son imagination.

Avec le personnage authentique de Marie-Adélaïde Lenormand, Nicolas Bouchard tient une héroïne hors-pair qui lui offre la possibilité d'imaginer des intrigues tout en virtuosité. Le don de prescience qu'il prête à la Sibylle autorise des développements attrayants avec l'imprécision liée à des visions, par nature, parcellaires.
Son héroïne partage la vedette avec Louis Sade, comme se fait appeler, en cette période peu faste aux titres de noblesse, Donatien Alphonse François, marquis de Sade. L'auteur brosse de ce personnage un portrait d'une grande véracité, alors qu'en 1797, âgé de cinquante-sept ans, il est obèse et n'a plus rien d'un fringant séducteur.
Nicolas Bouchard pratique, avec un sens aigu de l'intrigue, l'art de la chute. Cette fois encore, il ne déroge pas à sa réputation.
Ce troisième volet des enquêtes de la Sibylle marque un point culminant dans la violence des meurtres. L'auteur avait déjà secoué ses lecteurs avec des traitements particulièrement cruels dans Le Traité des supplices (Belfond, 2011 ; 10-18, 2012). La présence du "divin marquis" comme il fut surnommé, en référence au "divin Arétin", le premier auteur érotique des temps modernes, amène-t-elle une surenchère qui évoque le sadisme ?
Mais l'auteur innove en revisitant une partie de l'œuvre de Sade, modifiant les points de vue en se plaçant sous l'angle d'une vision féminine.

Nicolas Bouchard signe, avec ce nouveau titre, un superbe roman policier historique, mettant tout son talent d'écrivain de fiction au service de la Grande Histoire.

Nominations :
Prix Interpol'Art "Roman" 2013

Citation

D'après ce système les plaisirs des sens, au lieu de consister dans la réciprocité des sensations agréables, doivent se fonder au contraire sur la plus grande douleur de l'objet choisi pour assouvir ses passions.

Rédacteur: Serge Perraud lundi 30 avril 2012
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