Callaghan

À sa naissance, lors du Big Bang, l'univers était un point infinitésimal. Il obéissait donc aux lois de la physique de l'infiniment petit, la physique quantique. Pour cette physique, vous le savez, une particule ne devient réelle que sous le regard d'un observateur. Avant l'observation, elle n'est qu'un fantôme immatériel, une nébulosité insaisissable.
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DVD - Policier

Callaghan

Braquage/Cambriolage - Arnaque - Assassinat - Gang MAJ lundi 16 avril 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 25 €

Willy Rozier
Scénario adapté de l'œuvre de Ian Fleming & Peter Cheyney
Catherine Rozier (présentation)
Jean-Claude Missiaen (présentation)
Paris : Bach Films, avril 2012
4 DVD Zone 2 ; noir & blanc ; 19 x 14 cm

Callaghan : un James Bond à la française

Lorsqu'en 1954 sort À toi de jouer Callaghan, du réalisateur Willy Rozier, le film noir français vient d'entrer dans une nouvelle ère. Celle du film policier loufoque ou burlesque. Willy Rozier le conçoit comme le premier volet d'une série (il y aura en tout et pour tout trois films réunis dans ce coffret) librement adaptée des romans de l'Anglais Peter Cheyney mettant en scène son détective Slim Callaghan. Ne nous y trompons pas, les romans sont de modestes factures au regard de ce qu'il a pu déjà proposer avec Lemmy Caution.
Incarné par Tony Wright, Slim Callaghan a une belle musculature, un accent so british, une fausse classe, une modestie contrecarrée par l'image imbue de lui-même qu'il cultive, embrasse les filles qu'il rencontre après à peine quelques secondes, prend des coups, en donne (n'hésite pas à endosser le masque aux dents blanches d'un catcheur dans Callaghan remet ça, ultime épisode de la série), subit des échauffourées pistolet au poing, anticipe, contrecarre, résout ses enquêtes. C'est l'un des rares détectives qui bénéficie de l'appui total des forces de l'ordre. Bien mieux : elles se mettent à son service. Attendent son feu vert pour agir. En cela, il a plus l'étoffe et le rôle d'un agent secret d'où sa comparaison avec James Bond. Les malfrats le craignent, les agences d'assurance le révèrent.
Comme tout bon héros de fiction perturbé et perturbateur, il a quelques vices raisonnablement amplifiés par un Willy Rozier inspiré. Il boit du whisky en quantité. Il y est souvent question de Johnny Walker. Cet étrange personnage éthylique que l'on trouve derrière tous les bars d'hôtel, et qui s'acoquine les barmans. Les trois films du réalisateur français annoncent ceux avec Audiard au scénario. Les incontournables Tontons flingueurs et Barbouzes. La répétition de gags éculés du genre se retrouvera dans les série de Blake Edwards, "La Panthère rose", sans qu'il puisse en assumer une paternité burlesque (car après tout Laurel et Hardy, Buster Keaton et Charlie Chaplin ont tout ou presque inventé). Bien sûr, les films ont un peu vieilli, les copies, surtout la première, ont quelques défauts sonores, il y a des dialogues très "ancienne époque machiste", des scènes de bagarre mériteraient d'être coupées, mais l'ensemble conserve ce petit cachet "film noir burlesque des années 1950" avec mise en scène théâtrale, petit budget, effets spéciaux minimalistes, auto-dérision de rigueur, accentuation des traits, respect des codes du genre, chanson portées haut et fort et vadrouille en voiture à fond la caisse dans les virage pris au cordeau. La caricature est poussée à l'extrême, les jeux des acteurs très plaisants avec des aspects coquins.
Petite cerise sur le gâteau, se glisse Et par ici la sortie, film où Tony Wright joue deux rôles : celui de Slim (tiens, tiens...) et de son sosie. Il est question de blouser des malfrats. Slim boit, envoûte et résoud comme son alter ego détective sauf que ce n'est pas lui... jusqu'à un certain stade puisque la fin laisse sous-entendre que si au final.
Quatre films donc sans compter Casino Roale, un téléfilm américain de 1954, premier James Bond avec l'époustouflant Peter Lorre qui incarne Le Chiffre et tient merveilleusement la réplique à Barry Nelson en bonus (chaque film nous offre son bonus mais celui-là est vraiment à la hauteur ; le premier avec Jean-Claude Missiaen mérite aussi l'écoute). Mais cela nous éloigne de ce rusé et mutin Slim Callaghan qui, en trois enquêtes, aura eu le temps d'aller en savoir un peu plus sur un yacht qui explose, des documents secrets enregistrés sur une bande sonore musicale et chantée, et un racket dans le monde du catch. Sûrement pas des films cultes du genre réalisés avec maitrise et talent, mais certainement de très bons nanars de mauvais genres, que l'on se regarde avec plaisir, et qu'il eût été dommage de voir tombés dans l'oubli...

DVD 1. À toi de jouer Callaghan (88 min., 1954) réalisé par Willy Rozier d'après le personnage de Peter Cheyney avec Tony Wright, Lysiane Rey, Colette Ripert, Robert Berri, Robert Burnier...
Bonus. Entretien avec Jean-Claude Missiaen.

DVD 2. Plus de whisky pour Callaghan (89 min., 1955) réalisé par Willy Rozier d'après le personnage de Peter Cheyney avec Tony Wright, Magali de Vendeuil, Robert Berri, Robert Burnier, Christiane Barry, Jo Davray...
Bonus. Entretien avec Catherine Rozier.

DVD 3. Et par ici la sortie (82 min., 1956) réalisé par Willy Rozier avec Tony Wright, Dominique Wilms, Marcel Charvey, Pascale Roberts, Dany Dauberson...
Bonus. Casino Royale (48 min., 1954) réalisé par William H. Brown Jr. d'après le roman éponyme de Ian Fleming avec Barry Nelson, Peter Lorre, Linda Christian...

DVD 4. Callaghan remet ça (84 min., 1960) réalisé par Willy Rozier d'après le personnage de Peter Cheyney avec Tony Wright, Geneviève Kervine, André Luguet, Fabienne Dali, Nick Vogel...
Bonus. Bande quotidienne des aventures de Slim Callaghan parue dans France-Soir.

Citation

Mon petit, un mort est toujours intéressant. Pensez à tout ce qu'il n'a pas eu le temps de dire.

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 15 avril 2012
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