Le Garçon dans le chêne

Ulrich se demandait toujours comment les légistes faisaient, pour regarder la mort en face. Tout la journée, s'entend. Lui n'y parvenait que quelques minutes.
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vendredi 19 avril

Contenu

Roman - Policier

Le Garçon dans le chêne

Social - Tueur en série MAJ lundi 30 avril 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Fredrik Ekelund
Pojken i eken - 2003
Traduit du suédois par Philippe Bouquet
Montfort-en-Chalosse : Gaïa, janvier 2012
240 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-84720-214-4
Coll. "Polar"

Actualités

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  • 03/04 Édition: L'avis de Philippe Bouquet sur le roman de Fredrik Ekelund et la chronique d'Axelle Simon
    La chronique d'Axelle Simon du roman de Fredrik Ekelund, Le Garçon dans le chêne, a attiré l'attention de Philippe Bouquet, son traducteur. Il ne partage pas l'avis de notre rédactrice, mais accepte la critique. Cela dit, son argumentation valait la peine que nous la relayions sur notre site. Et puis, avoir un contradicteur est affaire plaisante !

    "J'ai pris connaissance de l'article sur Ekelund. Vous avez bien sûr le droit de ne pas trop aimer, sinon il n'y a pas de critique possible. je trouve pourtant que vous êtes injuste question nouveauté. Si j'ai recommandé cet auteur à Gaïa, c'est justement parce que j'ai trouvé qu'il osait aborder des sujets peu courants. Ici la difficile coexistence culturelle, dans le prochain à paraître chez Gaïa (Blueberry Hill) l'exclusion et un personnage qui annonce Anders Breivik quelques années à l'avance, ailleurs le scandale de l'amiante. Profiler la lutte des classes sur le polar (à une époque où cette notion est devenue une obscénité), voilà qui me paraît intéressant... Ce livre n'est pas parfait, nul ne l'est et le traducteur est encore plus conscient que quiconque des faiblesses du livre qu'il traduit. Mais il m'a semblé intéressant de la faire connaître en France. Et il est bien ancré dans son milieu, ce qui n'est déjà pas mal.
    Bien à vous,
    Philippe Bouquet"
    Liens : Blueberry Hill |Fredrik Ekelund |Philippe Bouquet

Le bruit et l'odeur

Malmö. La Scanie. En Suède. Au delà des paysages campagnards bordés par la mer que nous avions l'habitude de traverser en compagnie de Wallander, le commissaire de Henning Mankell, l'auteur Fredrik Ekelund, lui, choisit pour son polar la ville de Malmö, située à quelques encablures de Copenhague. La troisième ville la plus peuplée de Suède est aussi une ville très cosmopolite avec ses trente pour cent d'immigrés venus d'Iran, du Liban mais aussi d'Europe de l'Est.

Un matin du mois de septembre dans Pildamsparken, le cadavre d'une jeune fille est découvert par un promeneur. La victime âgée de dix-huit ans se révèle être issue d'une famille d'immigrés qui ne semble pas pleurer le sort tragique qui lui a été réservée. Les soupçons de la police se dirigent très vite sur deux de ses cousins, convertis à l'Islam et très en colère à l'égard de leur cousine qu'ils traitaient de dépravée à tel point que celle-ci avait été obligée de quitter le nid familial pour emménager avec une copine de lycée. Car Yasmina, tout aussi croyante, aspirait à une vie de femme libre. Elle aimait danser tous les week-ends au Slagthuset, désirait croquer la vie à pleines dents tout en se sentant musulmane comme elle le confiait dans son journal intime déniché par l'inspecteur Hjalmar Lindström et sa jeune collègue Monica. Ils lancent la traditionnelle enquête de voisinage, dans sa famille, au lycée que fréquentait Yasmina, chez l'amie avec qui elle habitait et auprès de son amoureux Drogan, petit voyou. Hjalmar a l'intime conviction qu'il s'agit d'un crime d'honneur mais les gardes à vue des deux cousins ne donnent rien et l'enquête piétine. Les mois passent, le crime de Yasmina rejoint la pile des affaires non résolues.

Puis à la mi-janvier, c'est une mère de famille, Anna Hagberg qui, à son tour, est découverte sans vie, la nuque brisée, dans une chambre d'hôtel. Quelques roses accompagnées d'une carte signée "Anders" sont les seuls indices qui servent de piste. La même équipe policière est réunie pour mettre la main sur le coupable. Rien ne relie les deux affaires, et une nouvelle enquête de voisinage est conduite, d'abord chez le mari de la victime qui très vite se révèle avoir eu une aventure avec le fameux Anders, immédiatement soupçonné, mais qui meurt dans un accident (ou suicide) en voiture, juste après la visite de Hjalmar et sa collègue Monica à son domicile familial. Finalement c'est le légiste qui établira le lien entre les deux meurtres, les deux femmes ayant eu la nuque brisée de la même manière. Hjalmar est donc en présence d'un seul et même assassin qu'il lui faut débusquer.

Le couple formé de Hjalmar, la cinquantaine, père de famille de cinq enfants et de Monica, jeune recrue, d'origine coréenne, enfant adoptée, est sensé illustrer cette nouvelle Suède aux deux visages. La jeune femme, féministe patentée, se heurte aux idées préconçues de Hjalmar. Les propos mettent mal à l'aise parfois tant le racisme et les préjugés sont latents chez cet inspecteur, en proie à ses doutes vis-à-vis de sa propre famille, son couple battant de l'aile. On sent l'homme, perclus de certitudes, conservateur et qui n'a pas pris la mesure du changement de la société. Monica, quant à elle, est censée représenter la nouvelle génération, mais sans doute de façon un peu trop caricaturale et on a dû mal à adhérer au portrait qui nous est proposé. La quatrième de couverture présente le roman comme un polar social mais reste peu convaincant sur ce versant. De plus, l'auteur nous offre quelques épisodes assez inutiles, l'apothéose étant cette soirée que Hjalmar et Monica passent dans un club échangiste à la recherche du meurtrier après avoir découvert le lien ténu qui unit les deux victimes. Épisode peu nécessaire si ce n'est à ajouter un peu de "piment", Hjalmar étant pris d'une trique insurmontable à la vue d'un threesome ou/et de sa partenaire en petite tenue. Et finalement la figure du meurtrier, sa psychologie n'apporte rien de nouveau sous le soleil suédois. Le roman se referme, laissant un goût d'inachevé dans nos têtes. Pas sûr que Fredrik Ekelund réussisse le pari de renouveler le genre du polar social.

NdR -Suite à la chronique d'Axelle Simon, nous avons reçu un mail de son traducteur, Philippe Bouquet. Son avis sur le roman nous a paru très intéressant. Nous vous invitons à le découvrir.

Citation

Tu pourrais prendre n'importe laquelle de ces rues, et tu trouverais de la merde partout : de la drogue, de la violence, des abus sexuels. Tu n'as pas idée…

Rédacteur: Axelle Simon jeudi 31 décembre 2015
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