Philby : portrait de l'artiste en jeune homme

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Roman - Espionnage

Philby : portrait de l'artiste en jeune homme

Géopolitique MAJ lundi 07 novembre 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Robert Littell
Young Philby - 2011
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Cécile Arnaud
Paris : Baker Street, novembre 2011
208 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-917559-19-2

Actualités

  • 05/10 Édition: Parutions de la semaine - 5 octobre
    Pleins feux sur les éditions Rivages qui avec Bill James, Elmore Leonard et un étrange duo composé de Ken Bruen et Reed Farrel Coleman proposent trois romans délectables. Le premier vaut le détour ne serait-ce que parce qu'il reprend ce qui a fait le succès des littératures romantiques du XIXe siècle : c'est un roman épistolaire (mais noir). Les nouveaux romans de Marin Ledun (chez Ombres noires, un nouvel éditeur), Elizabeth George, Donna Leon, Peter May, Arni Thorarinsson, Pierre Lemaitre et Don Winslow arrivent sur les tables avec des avis très partagés. Winslow et George cèdent ainsi aux facilités américaines. C'est de l'efficace mais sûrement pas du dérangeant, du déstabilisant. Du neuf fait avec du vieux. Et c'est bien dommage. Le Seuil publie des nouvelles mettant en scène Wallander, le personnage de Henning Mankell, pendant que L'Opportun en dégotte cinquante de Maurice Leblanc. Rayon des rééditions poche, nous ne saurions vous conseiller de vous plonger dans Paperboy, de Pete Dexter ou L'Affaire Vargas, de Fernando Pessoa. Pour les amateurs, il y a aussi les romans de Philip Kerr, Ian Rankin et Robert Littell. Très différents dans leurs genres, mais sobres et efficaces...

    Grand format :
    L'Ange du matin, de Arni Thorarinsson (Métailié, "Noir")
    Mauvais pas, de Linwood Barclay (Belfond, "Noir")
    Ce bonheur trop parfait, de Suzanne Bugler (Presses de la Cité, "Suspense psychologique")
    Comme au cinéma : petite fable judiciaire, de Hannelore Cayre (Métailié)
    Jeunes pousses en folie, de Jean Céa (L'Harmattan)
    Ligne de mire. 1, de Tom Clancy (Albin Michel, "Thrillers")
    Ligne de mire. 2, de Tom Clancy (Albin Michel, "Thrillers")
    Mauvaises fréquentations, de Marcia Clark (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Le Souilleur de femmes d'Oxford : et autres cas mystérieux du Dr Henry St Liver, de Gary Dexter (Le Dilettante)
    L'Automne meurtrier, de Andrea Ellison (Mosaïc)
    Un goût de cendres, de Elizabeth George (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    La Ronde des mensonges, de Elizabeth George (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    Lettres de Carthage, de Bill James (Rivages, "Thriller")
    Beau parleur, de Jesse kellerman (Les 2 Terres, "Best-seller")
    Freezing, de Clea Koff (Héloïse d'Ormesson)
    Nouvelles inédites, de Maurice Leblanc (L'Opportun)
    Dans le ventre des mères, de Marin Ledun (Ombres noires)
    Sacrifices, de Pierre Lemaître (Albin Michel, "Thrillers")
    Les Joyaux du paradis, de Donna Leon (Calmann-Lévy)
    La Faille souterraine : et autres enquêtes, de Henning Mankell (Le Seuil, "Policier")
    Le Braconnier du lac perdu, de Peter May (Le Rouergue, "Noir")
    La Politique du tumulte, de François Médéline (La Manufacture de livres)
    Le Murmure de l'ogre, de Valentin Musso (Le Seuil)
    Sonate pour un espion, de Jean-Pierre Pochon (Robert Laffont)
    Les 500, de Matthew Quirk (Le Cherche midi, "Thriller")
    L'Évadée du bocal, de Patty Siyha (Chloé des Lys)
    Cool, de Don Winslow (Le Seuil, "Policier")
    Aventure de Newton Poppleford : le jeu des 7 terreurs, de Gordon Zola (Le Léopard démasqué)

    Poche :
    Et l'ange de Reims grimaça, de Jean-Pierre Alaux (10-18, "Grands détectives")
    Va, brûle et me venge !, de Philippe Bouin (Archipoche, "Archipoche")
    Tower, de Ken Bruen & Reed Farrel Coleman (Rivages, "Noir")
    Lazhadeg, de Maxime Chattham (Hor Yezh)
    Un père idéal, de Paul Cleave (LGF, "Thriller")
    Caïds, de Martina Cole (LGF, "Thriller")
    Paperboy, de Pete Dexter (Points, "Roman noir")
    Les Yeux de Lira, de Eva Joly & Judith Perrignon (Points)
    Jusqu'à la folie, de Jesse Kellerman (J'ai lu, "Thriller")
    La Paix des dupes : un roman dans la Deuxième Guerre mondiale, de Philip Kerr (LGF, "Policier")
    L'Élixir du diable, de Raymond Khoury (Pocket)
    La Parole perdue, de Frédéric Lenoir & Violette Cabesos (LGF, "Thriller")
    Cat Chaser, d'Elmore Leonard (Rivages, "Noir")
    Philby : portrait de l'espion en jeune homme, de Robert Littell (Points, "Policier")
    Le Mensonge dans la peau : la ruse de Bourne, de Eric van Lustbader (LGF, "Thriller")
    les Charmants travers de nos semblables, d'Alexander McCall Smith (10-18, "Grands détectives")
    L'Affaire Vargas, de Fernando Pessoa (Folio)
    Lost Girls, de Andrew Pyper (Points, "Thriller")
    Exit music, de Ian Rankin (LGF, "Policier")
    Panique à Bamako, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS)
    Satori, de Don Winslow (Points, "Policiers")
    Liens : Va, brûle et me venge ! |Un père idéal |La Ronde des mensonges |L'Élixir du diable |Le Braconnier du lac perdu |Exit Music |Cool |Satori |La Politique du tumulte |Tower |Les 500 |Jusqu'à la folie |Freezing |La Faille souterraine et autres enquêtes |Les Joyaux du paradis |Jean-Pierre Alaux |Árni Thórarinsson |Linwood Barclay |Philippe Bouin |Ken Bruen |Hannelore Cayre |Maxime Chattam |Paul Cleave |Martina Cole |Pete Dexter |Elizabeth George |Bill James |Jesse Kellerman |Philip Kerr |Raymond Khoury |Maurice Leblanc |Marin Ledun |Pierre Lemaitre |Donna Leon |Elmore Leonard |Robert Littell |Henning Mankell |Peter May |Alexander McCall Smith |Valentin Musso |Ian Rankin |Don Winslow |Gordon Zola |François Médéline |Clea Koff

  • 14/11 Librairie: Robert Littell à Ombres blanches

Traité d'espionnage en guerre froide

La Guerre froide a donné très vite un renouveau à la littérature d'espionnage. John Le Carré, avec L'Espion qui venait du froid a cependant très vite mis la barre très haut. Dans ce roman, l'on en arrive à ne plus bien déceler qui est un agent simple, d'un agent double voire d'un agent double retourné. Mais la réalité nous a proposé en Philby, un véritable espion de roman, à tel point que même après sa mort, la vérité nous fait toujours défaut.
Robert Littell, dans un roman contemplatif que l'on devine documenté, revient avec une structure intéressante sur la vie de ce fils bourgeois d'Oxford, espèce de dandy forcément désœuvré, qui décide de suivre la voie incarnée par son oncle, grand arpenteur des déserts et au fait de secrets d'État.
Ils sont plusieurs camarades d'université à opter pour le communisme dans une Europe où l'engagement politique est à son apogée. 1936 : année du début de la guerre d'Espagne. L'Europe est en pleine mutation avec la montée des dictatures fascistes et nazies, la chute de républiques ou de monarchies, l'arrivée de totalitarismes communistes. Philby et ses pairs ont donc choisi de faire confiance à Staline. Quittant ses camarades, il va passer de main en main, toutes plus expertes les unes que les autres, de pays en pays. Lui va survivre à ses rencontres. Elles, vont finir pour la plupart rapatriées à Moscou pour mieux combler la folie purgative d'un névrosé moustachu. C'est avant tout dans cette structure narrative que se démarque Robert Littell, car en donnant la parole à tous ces personnages qui ont gravité autour de Philby, il permet l'énumération d'autant de vérités fausses sans même se compromettre. Il dresse le portrait d'un homme, véritable puzzle idéologique, dont on ne sait que penser. Et c'est bien justement parce que la vérité à été tout au long de sa vie indécelable au fond de ses yeux que Philby s'en est sorti indemne. Mais à la fin de son roman, à l'heure où Philby demeure seul, Robert Littell est contraint d'y aller de sa théorie, intéressante mais que nous ne dévoilerons pas pour ne rien déflorer de l'intrigue. Le roman est bien écrit et bien ficelé, l'énigme de haute volée, il manque cependant une veine romanesque nécessaire que s'est bien approprié Alan Furst dans ses romans d'espionnage pour en faire un très grand roman. Ne reste que l'image flamboyante d'un homme aux multiples vies et secrets peint froidement par un bien bel auteur...

Nominations :
Prix du meilleur polar des lecteurs de Points 2012

Citation

Si l'on peut dire que la phase de recrutement relève du domaine de l'art - la séduction, que ce soit d'une future amante ou d'un futur agent d'espionnage, est indéniablement un art -, ce qui a suivi s'apparentait plus à de l'artisanat.

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 14 janvier 2013
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