Un père idéal

J'avais erré, créature inédite, habitant des pensées rotatives et traînant un corps pachydermique. Après, tout devint plus difficile, je marchais vers le fond de l'impasse.
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vendredi 29 mars

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Roman - Thriller

Un père idéal

Tueur en série - Vengeance MAJ jeudi 03 novembre 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Paul Cleave
Blood Men - 2010
Traduit de l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Fabrice Pointeau
Paris : Sonatine, octobre 2011
400 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-35584-071-5

Actualités

  • 31/03 Librairie: Paul Cleave et Roger Jon Ellory à Millepages
  • 05/10 Édition: Parutions de la semaine - 5 octobre
    Pleins feux sur les éditions Rivages qui avec Bill James, Elmore Leonard et un étrange duo composé de Ken Bruen et Reed Farrel Coleman proposent trois romans délectables. Le premier vaut le détour ne serait-ce que parce qu'il reprend ce qui a fait le succès des littératures romantiques du XIXe siècle : c'est un roman épistolaire (mais noir). Les nouveaux romans de Marin Ledun (chez Ombres noires, un nouvel éditeur), Elizabeth George, Donna Leon, Peter May, Arni Thorarinsson, Pierre Lemaitre et Don Winslow arrivent sur les tables avec des avis très partagés. Winslow et George cèdent ainsi aux facilités américaines. C'est de l'efficace mais sûrement pas du dérangeant, du déstabilisant. Du neuf fait avec du vieux. Et c'est bien dommage. Le Seuil publie des nouvelles mettant en scène Wallander, le personnage de Henning Mankell, pendant que L'Opportun en dégotte cinquante de Maurice Leblanc. Rayon des rééditions poche, nous ne saurions vous conseiller de vous plonger dans Paperboy, de Pete Dexter ou L'Affaire Vargas, de Fernando Pessoa. Pour les amateurs, il y a aussi les romans de Philip Kerr, Ian Rankin et Robert Littell. Très différents dans leurs genres, mais sobres et efficaces...

    Grand format :
    L'Ange du matin, de Arni Thorarinsson (Métailié, "Noir")
    Mauvais pas, de Linwood Barclay (Belfond, "Noir")
    Ce bonheur trop parfait, de Suzanne Bugler (Presses de la Cité, "Suspense psychologique")
    Comme au cinéma : petite fable judiciaire, de Hannelore Cayre (Métailié)
    Jeunes pousses en folie, de Jean Céa (L'Harmattan)
    Ligne de mire. 1, de Tom Clancy (Albin Michel, "Thrillers")
    Ligne de mire. 2, de Tom Clancy (Albin Michel, "Thrillers")
    Mauvaises fréquentations, de Marcia Clark (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Le Souilleur de femmes d'Oxford : et autres cas mystérieux du Dr Henry St Liver, de Gary Dexter (Le Dilettante)
    L'Automne meurtrier, de Andrea Ellison (Mosaïc)
    Un goût de cendres, de Elizabeth George (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    La Ronde des mensonges, de Elizabeth George (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    Lettres de Carthage, de Bill James (Rivages, "Thriller")
    Beau parleur, de Jesse kellerman (Les 2 Terres, "Best-seller")
    Freezing, de Clea Koff (Héloïse d'Ormesson)
    Nouvelles inédites, de Maurice Leblanc (L'Opportun)
    Dans le ventre des mères, de Marin Ledun (Ombres noires)
    Sacrifices, de Pierre Lemaître (Albin Michel, "Thrillers")
    Les Joyaux du paradis, de Donna Leon (Calmann-Lévy)
    La Faille souterraine : et autres enquêtes, de Henning Mankell (Le Seuil, "Policier")
    Le Braconnier du lac perdu, de Peter May (Le Rouergue, "Noir")
    La Politique du tumulte, de François Médéline (La Manufacture de livres)
    Le Murmure de l'ogre, de Valentin Musso (Le Seuil)
    Sonate pour un espion, de Jean-Pierre Pochon (Robert Laffont)
    Les 500, de Matthew Quirk (Le Cherche midi, "Thriller")
    L'Évadée du bocal, de Patty Siyha (Chloé des Lys)
    Cool, de Don Winslow (Le Seuil, "Policier")
    Aventure de Newton Poppleford : le jeu des 7 terreurs, de Gordon Zola (Le Léopard démasqué)

    Poche :
    Et l'ange de Reims grimaça, de Jean-Pierre Alaux (10-18, "Grands détectives")
    Va, brûle et me venge !, de Philippe Bouin (Archipoche, "Archipoche")
    Tower, de Ken Bruen & Reed Farrel Coleman (Rivages, "Noir")
    Lazhadeg, de Maxime Chattham (Hor Yezh)
    Un père idéal, de Paul Cleave (LGF, "Thriller")
    Caïds, de Martina Cole (LGF, "Thriller")
    Paperboy, de Pete Dexter (Points, "Roman noir")
    Les Yeux de Lira, de Eva Joly & Judith Perrignon (Points)
    Jusqu'à la folie, de Jesse Kellerman (J'ai lu, "Thriller")
    La Paix des dupes : un roman dans la Deuxième Guerre mondiale, de Philip Kerr (LGF, "Policier")
    L'Élixir du diable, de Raymond Khoury (Pocket)
    La Parole perdue, de Frédéric Lenoir & Violette Cabesos (LGF, "Thriller")
    Cat Chaser, d'Elmore Leonard (Rivages, "Noir")
    Philby : portrait de l'espion en jeune homme, de Robert Littell (Points, "Policier")
    Le Mensonge dans la peau : la ruse de Bourne, de Eric van Lustbader (LGF, "Thriller")
    les Charmants travers de nos semblables, d'Alexander McCall Smith (10-18, "Grands détectives")
    L'Affaire Vargas, de Fernando Pessoa (Folio)
    Lost Girls, de Andrew Pyper (Points, "Thriller")
    Exit music, de Ian Rankin (LGF, "Policier")
    Panique à Bamako, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS)
    Satori, de Don Winslow (Points, "Policiers")
    Liens : Va, brûle et me venge ! |La Ronde des mensonges |L'Élixir du diable |Philby : portrait de l'artiste en jeune homme |Le Braconnier du lac perdu |Exit Music |Cool |Satori |La Politique du tumulte |Tower |Les 500 |Jusqu'à la folie |Freezing |La Faille souterraine et autres enquêtes |Les Joyaux du paradis |Jean-Pierre Alaux |Árni Thórarinsson |Linwood Barclay |Philippe Bouin |Ken Bruen |Hannelore Cayre |Maxime Chattam |Paul Cleave |Martina Cole |Pete Dexter |Elizabeth George |Bill James |Jesse Kellerman |Philip Kerr |Raymond Khoury |Maurice Leblanc |Marin Ledun |Pierre Lemaitre |Donna Leon |Elmore Leonard |Robert Littell |Henning Mankell |Peter May |Alexander McCall Smith |Valentin Musso |Ian Rankin |Don Winslow |Gordon Zola |François Médéline |Clea Koff

Héritage meurtrier

Avec Un employé modèle, Paul Cleave avait ouvert une brèche intéressante et quasi-simultanée à celle de Jeff Lindsay, le créateur de Dexter. Il avait à l'époque proposé un thriller nous invitant à suivre les mésaventures d'un serial killer caustique mais sympathique. Un père idéal pose la question du déterminisme avec un héros dont le père emprisonné est un serial killer de renom. L'écriture de Paul Cleave s'est aiguisée, ses idées se sont éclaircies.

L'histoire débute de la plus banale des manière. Edward Hunter est profondément amoureux de sa femme, et il adore sa fille. Le couple se décide à demander un prêt à la banque en vue d'acquérir une propriété. Mais le jour où ils se rendent à la banque est aussi celui choisi par une bande de malfrats pour commettre un braquage violent et sanguinaire. Sa femme est assassinée. Au lieu de s'apitoyer sur son sort, la population de Christchurch s'attend à ce qu'il venge sa femme de la pire des manières. Car, c'est sûr, il a implanté dans ses gênes le meurtre en série hérité de son père. Pour cet homme moralement détruit, c'est une semaine sans merci qui commence d'autant plus que ses beaux-parents le rendent responsable de la mort de leur fille.

Le roman s'installe alors dans une veine horrifique avec des scènes de vengeance qui pourraient faire froid dans le dos si elles n'étaient pas aussi volontairement appuyées. Edward Hunter remonte inlassablement la piste des braqueurs qui se braquent à leur tour (enfin, les survivants), et finissent par enlever sa fille. Il se décide à faire appel à son père, trouve le moyen de le faire s'évader. Il y a maintenant deux tueurs dans les rues de la capitale néo-zélandaise pour le pire et le pire. La maîtrise de Paul Cleave est alors quasi parfaite en ce qui concerne l'intensité dramatique. Il approche la perfection avec un thriller sombre et noir qui devient insoutenable. Après un tiers de légèreté, le fardeau qu'il impose à son héros émeut au possible. Vingt pages avant la fin, on a envie de respirer, de poser le roman, et de se dire que l'on a lu un truc qui va rester. Mais c'est le moment que choisit Paul Cleave pour nous imposer sa fin. Dommage. Car même si elle propose un cliffhanger de première, elle exclue que le lecteur fasse lui-même son choix, et la pression redescend. Mis à part ce petit reproche, il n'en demeure pas moins que ce recueil néo-zélandais est de haute facture, et qu'il fera bien plus que ravir les amateurs du genre.


On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°45

Citation

Il revoit Edward Hunter étreignant son père le matin de l'arrestation. Après la mort de sa mère, un an plus tard, il n'a plus guère pensé à lui, hormis lorsque, quelques années plus tard, il a appris que sa sœur avait fait une overdose d'héroïne. Mais jamais depuis.

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 14 janvier 2013
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