Mémoire morte

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Contenu

Roman - Noir

Mémoire morte

Social - Tueur en série - Urbain MAJ mercredi 26 octobre 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Gilles Vidal
Triel-sur-Seine : Asgard, septembre 2011
380 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-919140-09-1
Coll. "Zones d'ombre"

Le corps et le sang de l'humanité

Il y a plus de dix ans, Gilles Vidal écrivait L'Endroit le plus fragile du corps de l'homme, et en 2006 il publiait Exister relève du prodige. C'est dire si l'auteur est perturbé par le rapport au corps. En intitulant ce nouvel opus, Mémoire morte, on aurait pu penser qu'il allait se concentrer sur un autre endroit, mais c'est peine perdue car le récit déploie pêle-mêle des maternités, des corps écrasés, des corps torturés, des gens adipeux qui se jettent depuis les fenêtres, des crânes défoncés, des personnes violées, des gens passés dans des broyeurs ou sous les roues d'un tracteur. Même les policiers boitent. C'est dire...

Lorsque la violence humaine s'éloigne, elle est remplacée par la violence naturelle. Si le héros court à la poursuite d'un tueur, c'est pour mieux se retrouver au milieu d'un orage dantesque alors même que ses essuie-glace ne fonctionnent plus. Si un personnage dans ce roman noir est innocent, alors c'est cette future mère de famille que l'on va s'empresser de pousser dans les escaliers pour mieux qu'elle perde son fœtus. Même l'amour est vécu à travers des scènes sexuelles décrites comme des batailles qu'il faut gagner, où il faut être performant. Lorsque l'on ne trouve pas son bourreau, on devient gothique et l'on se perce ou l'on boit à en perdre la raison.

À l'instar des corps, la société est déglinguée. La ville est malsaine, les maisons défraichies sont abandonnées et s'y terrent des squatters, les relations humaines ne peuvent échapper aux affrontements sempiternels comme cet homme qui doit constamment repousser les avances de sa belle-mère, ou ce commissaire désespéré car son ex-femme est toujours vivante.

L'intrigue ? Dans une petite ville de province, un tueur en série s'est réveillé. Quel rapport avec Carl, cadre discret dont la maison est visitée par un cambrioleur ? Quel rapport avec un accident de la route survenu des années auparavant et où une petite fille trouva la mort ? Cette histoire fonce comme les personnages, à toute vitesse, droit dans les murs ou les camions. Intrigue classique où le passé éclaire le présent, où les passions des uns et des autres, vécus jusqu'au bout de leur logique, entrainent les personnages au plus profond de leur nuit pour construire un récit hanté par le deuil, la souffrance, la douleur

Citation

Ses gencives se déplacèrent sous le choc, il sentit des dents se déchausser brutalement, et le goût métallique du sang envahir peu à peu sa bouche.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 21 octobre 2011
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