La Somnambule de la Villa aux Loups

Dans sa rue, passage fréquenté sur le chemin de la plage qu'un brouhaha joyeux animait habituellement, des hordes de zombies, parmi lesquels des enfants seuls et étonnamment calmes, défilaient vers une destination qui de toute évidence leur échappait.
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Roman - Policier

La Somnambule de la Villa aux Loups

Historique - Assassinat MAJ jeudi 27 octobre 2011

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17 €

Jean Contrucci
Paris : Jean-Claude Lattès, septembre 2011
450 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-7096-3788-6
Coll. "Romans historiques"
Les Nouveaux Mystères de Marseille, 10

Ce qu'il faut savoir sur la série

Commencée en 2002 par Jean Contrucci, critique littéraire à La Provence, la série des "Nouveaux mystères de Marseille" se  compose de romans basés sur des faits réels. Chaque intrigue est l'occasion de visiter un quartier différent de la ville à la Belle Époque.

Le somnambulisme ne mène pas à tout !

Les enquêteurs fétiches de Jean Contrucci sont confrontés à une affaire qui semble d'une grande limpidité mais se révèle épineuse. Un couple d'amants, ne pouvant vivre librement leur passion, se suicide dans une villa de La Panouse, à la périphérie marseillaise.

Ce 4 juin 1908, vers 17 heures, Marius, un cocher, est réveillé par trois coups de feu. Il se précipite vers la maison où il a amené un couple, il y a deux heures. Des voisins, attirés par la bruit arrivent et après bien des difficultés, forcent la porte. À l'étage, ils trouvent une femme largement dévêtue, avec deux trous dans la tempe, et un jeune homme qui git, ensanglanté dans un fauteuil. Un quatrain explicite les raisons de leur geste.
La morte s'appelle Marguerite Casals. Elle a trente et un ans. Elle est l'épouse d'un brillant urologue de la ville. L'homme, Henri Champsaux, est un étudiant en lettres de vingt ans. Ils sont voisins à La Panouse et il était souvent chez les Casals pendant l'année scolaire.
Raoul Signoret, chroniqueur judiciaire au Petit Provençal, avec quelques indications d'Eugène Baruteau, son oncle nommé récemment commissaire central de la police marseillaise par Clemenceau, se lance sur cette affaire. Sur les lieux, la fermeture d'une porte donnant sur l'arrière de la villa, l'intrigue. Les témoignages qu'il recueille, auprès de la famille des amants, de leurs amis, l'amènent à de troublantes conclusions.
Casals, le mari, défend l'honneur de son épouse (et le sien par la même occasion) en accusant Henri de l'avoir droguée, hypnotisée. Une relation confirme que celle-ci était très réceptive à la suggestion. Mais l'ami intime du jeune homme finit par montrer des documents qui augurent d'un meurtre. Mais qui, et comment ?

Avec ce nouveau volet des "Nouveaux Mystères de Marseille", Jean Contrucci construit une intrigue sophistiquée, multipliant des rebondissements soignés. Il nourrit celle-ci avec les éléments dont on disposait, à l'époque, sur l'hypnose. Il fait tenir au professeur Casals, des propos sur son honorabilité, faisant état de sa religion, de son statut, des paroles qui rappellent les grandes tirades des hommes politiques actuels sur leur honnêteté... une probité qui se lézarde quelques révélations plus tard ! L'auteur porte, d'ailleurs, un regard désabusé, sans illusions, sur la nature humaine : "Les hommes sont les hommes, quelle que soit la couleur de leur peau et de leur religion, si j'ose dire. Et ces dames réformées plantent autant de paires de cornes aux fronts de leurs époux..."

Il introduit, dans le cours de son récit, nombre des faits divers qui ont mobilisée l'attention des populations, tant au niveau national que local. Les reporters du Petit Provençal s'embrasent pour cette suite de l'Affaire Dreyfus, lors du transfert des cendres d'Émile Zola. Il rappelle la prouesse du cascadeur Noé Greb, qui sauta du pont à Transbordeur dans le vieux port, un plongeon de cinquante-trois mètres, la mort du président Félix Faure... Bien sûr, avec Eugène Baruteau, la part de l'existence consacrée à la bonne chère, aux loisirs en famille ne sont pas oubliés.

Il décrit la ville de Marseille, en 1908, son activité industrielle, les prémices de sa mutation, les mille et un objets du quotidien. Il émaille son récit d'expressions, oh combien !, imagées comme : "On aurait eu le temps de tuer un âne à coups de figues." Il détaille les rapports entre les protagonistes, se lance dans des dialogues surprenants de vérité. Sa galerie de personnages est étoffée et représente une large population de la cité.

La somnambule de la Villa aux Loups est une nouvelle réussite littéraire et se distingue par sa qualité dans une série qui porte haut les couleurs de la littérature romanesque.

Nominations :
Prix marseillais du polar 2013

Citation

Son grand amour, c'est une histoire de fesses qui a mal tourné, voilà tout.

Rédacteur: Serge Perraud lundi 17 octobre 2011
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