Machination uruguayenne

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mardi 19 mars

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Roman - Policier

Machination uruguayenne

Disparition MAJ vendredi 07 octobre 2011

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 23 €

Georges Lebourg
Lyon : Baudelaire, juin 2011
380 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-35-508757-8

Une femme peut en cacher une autre

Jean constate un beau matin que sa femme a fait ses bagages et a disparu du domicile sans laisser d'adresse. Il se souvient que, la veille de ce départ, il s'est violement disputé avec elle et revoit très vaguement une scène au cours de laquelle, alors qu'ils se baladaient pour tenter de se réconcilier, il l'aurait poussée dans l'eau... Et puis plus rien. S'agit-il d'un souvenir ? D'un rêve ? A-t-il tué sa femme ? C'est en tout cas cette dernière hypothèse que retient l'inspecteur Flaubert qui met tout en œuvre pour que Jean se retrouve au plus vite derrière les barreaux. Heureusement, ce dernier trouve rapidement quelques alliés inattendus qui l'aident à renouer le fil de ses souvenirs et à retrouver une trace possible de sa femme en Uruguay. Talonné par l'inspecteur Flaubert, il décide de fuir la France et de partir à l'aventure dans ce lointain pays d'Amérique du Sud qui, rappelons-le, même si cela n'a aucun rapport avec le sujet, nous a quand même offert Laforgue, Lautréamont et Supervielle... Là-bas, d'aventure en aventure et de femme en femme, Jean parvient enfin à rassembler peu à peu les pièces qui manquent pour reconstituer le puzzle de sa vie.

Il y a au moins un reproche que l'on ne peut pas faire à Georges Lebourg : celui de manquer d'imagination, car sa Machination uruguayenne renferme largement de quoi fabriquer deux romans distincts. Bien sûr, comme c'est presque toujours le cas pour ces ouvrages publiés par des maisons qui se soucient plus d'encaisser les sous de l'auteur que de mener avec lui un véritable travail éditorial, on peut déplorer les fautes grossières et assez nombreuses qui émaillent le texte, certaines longueurs qui auraient assez facilement pu être rabotées (notamment avant le départ du héros en Uruguay). De plus, l'éditeur, s'il avait fait son travail, aurait également expliqué à Georges Lebourg que l'usage des caractères gras et des capitales, dont il abuse pour souligner les passages importants, est particulièrement disgracieux et agaçant pour le lecteur. Quand on veut écrire un chapitre ou un paragraphe fort du point de vue émotionnel ou du point de vue de l'intrigue, il n'y a que deux résultats possibles : soit on y parvient et le lecteur est sous le charme, soit on rate son coup et le lecteur s'ennuie. Le fait qu'une phrase ou qu'un passage soit souligné, écrit en gras ou en capitales n'ajoute absolument rien à la force narrative.

Malgré ces quelques détails, plus énervants que rédhibitoires, il faut toutefois admettre que Machination uruguayenne est un roman de belle tenue. L'auteur a le sens du suspense et sait tenir son lecteur en haleine. Son style est simple mais efficace, les décors sont bien plantés et les personnages sont crédibles. Il ne s'emmêle pas les pieds dans les dédales complexes de son scénario et la chute, même si elle est assez prévisible, est bien emmenée et clôt logiquement l'ensemble. Tous les éléments sont donc là pour passer un agréable moment de lecture. La partie "uruguayenne" du récit, avec ses histoires de "parrains", d'espions, de trafiquants de drogue, de sculpturales lesbiennes et de politiciens véreux nous démontre en outre que Georges Lebourg a plus d'une corde à son arc et qu'il peut passer avec aisance d'une intrigue psychologique se déroulant presque en huis-clos (première moitié du livre) à un roman d'aventure (seconde moitié).

Tout cela fait que Machination uruguayenne bien qu'étant un roman assez atypique, difficile à classer dans un genre précis, n'en est pas moins un roman digne d'intérêt, plaisant à lire et parfaitement recommandable.

Vous pouvez retrouver toutes les chroniques à L'Heure des comptes !

Citation

Pour la énième fois je déambulais dans les rues du vieux Lyon. La pluie s'était invitée. Je relevai le col de mon manteau mais n'accélérai pas le pas pour autant. À quoi bon, j'étais aussi bien à m'étourdir ainsi plutôt que ruminer entre quatre murs.

Rédacteur: Stéphane Beau vendredi 30 septembre 2011
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