Les Portes de l'Ombre

J'ai toujours été très méfiant à l'égard de n'importe quel connard, qu'il s'appelle Adolphe ou Aristote, qui déclare que Dieu est de son côté, que certaines races sont supérieures aux autres, ou que les gens doivent être opprimés ou endoctrinés pour le bien de la société.
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vendredi 29 mars

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Roman - Thriller

Les Portes de l'Ombre

Psychologique - Tueur en série - Faits divers MAJ vendredi 21 décembre 2012

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 13 €

Gilles Vidal
Montréal : Coups de tête, mai 2011
266 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-923603-97-1

Actualités

Sombre hécatombe

Les Portes de l'Ombre est un roman qui explore la face cachée des êtres. Gilles Vidal veut y dépeindre la noirceur des humains et celle de leurs agissements commis sous le manteau, espérant ne jamais les voir révéler au grand jour. Mais il va nous montrer qu'ils vont devoir répondre de leurs actes et méfaits, sans doute plus vite qu'ils ne le souhaiteraient. Le Mal est peut-être sur Terre pour les titiller et les pousser à agir de bien mauvaises façons, mais il est également sans doute là pour leur présenter sa note et leur faire payer l'addition de façon radicale.

Les âmes de Chatenet l'Océane auraient pu se contenter de profiter de la quiétude d'un printemps agréable. Pourtant un suicide spectaculaire va tout enrayer et perturber la tranquillité de cette cité maritime. En effet assister au suicide d'un homme n'est pas chose commune. Mais c'est encore largement moins anodin de l'imaginer en plein cœur de l'alignement froid et rectiligne des gondoles d'un supermarché, et de voir le spectacle d'un inconnu, pistolet en bouche, mettre fin à ses jours.
Le commissaire Marc Berchet va être chargé de l'enquête. C'est un flic un brin désabusé, un peu en dehors du jeu hiérarchique côté professionnel, et un peu esseulé et replié sur lui depuis son veuvage côté vie privée. Il a comme fidèle adjoint le capitaine Samir Hadji.
Ce cas évident de suicide ne semble pas devoir leur nécessiter de grandes investigations. Très rapidement, une lettre laissée par le mort va leur révéler qu'il était déjà connu de leurs services pour l'enlèvement d'une fillette de neuf ans. Et c'est avec le sentiment que ce type a enfin payé sa dette à la société qu'aurait dû se terminer ce fait divers... Mais le problème est que d'autres morts toutes aussi étranges vont suivre. Chatenet l'Océane semble partie pour faire le grand ménage dans ses habitants aux esprits obscurs et pervertis. La liste va vite s'allonger, passant d'une prostituée œuvrant sur le Web à un jeune un peu trop accro au voyeurisme et à l'onanisme... Est-on face à un tueur en série ? La police n'y comprend plus grand-chose et semble même dépassée devant cette épidémie. Une psychologue, ancienne relation intime de Berchet, va lui proposer une aide inattendue en la personne d'une jeune médium. Une voix vengeresse lui raconte les futures morts à venir par le détail. Le souci pour un flic est que ça n'a pas forcément grande valeur et qu'une explication plus concrète doit exister.
À tout ce grand nettoyage de printemps viennent s'ajouter des disparitions étranges de chiens, un tueur à gages semblant par moment ne pas contrôler ses pulsions, des meurtres faisant référence aux caractéristiques d'anciennes légendes, des notables influents et prétentieux un brin pourris. En très peu de temps le commissaire Berchet se retrouve avec du pain sur la planche ; heureusement qu'au hasard d'un cadavre il va renouer avec l'amour et reprendre goût à la vie.

À prime abord on serait tenté de mettre en avant la touche de surnaturel qui flotte tout au long des chapitres. Même si le roman est, somme toute, plaisant et surtout à aucun moment moralisateur, il est possible de regretter un peu le mélange des genres car l'auteur ouvre ses Portes de l'Ombre sur plusieurs terrains. L'aspect psychologique des personnages n'est peut-être pas assez poussé du fait de leur grand nombre dans un roman assez court et peut donner l'impression de tomber vite dans des clichés comme par exemple pour le commissaire Berchet, flic à la carapace finalement fragile, ou le tueur à gages qui devient un guignol à pistolet automatique. Les mises en scène de crimes se veulent trashs mais ne donnent pas toujours l'effet escompté. Mais c'est sans doute cette profusion de styles et de thèmes qui nuit le plus au roman entraînant le lecteur un peu partout et nulle part à la fois, en tout cas pas dans un vrai thriller.
Il est, certaines fois, préférable de laisser des portes fermées si on n'a pas en main le bon jeu de clés pour éclaircir de sombres mystères tapis dans l'ombre.

Citation

En sortant de l'immeuble, Marc Berchet pensa tout de suite que cette mort-là ne faisait que s'ajouter aux précédentes. Il n'y avait maintenant aucun doute là-dessus. Mais de là à accuser le surnaturel, il y avait un pas qu'il n'était pas encore prêt à franchir. Il y avait forcément une explication.

Rédacteur: Fabien Maurice mardi 13 septembre 2011
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