Moscou, cour des miracles

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Roman - Thriller

Moscou, cour des miracles

Économique - Social - Tueur en série MAJ mercredi 22 juin 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,5 €

Martin Cruz Smith
Three Stations - 2010
Traduit de l'anglais par Estelle Roudet
Paris : Calmann-Lévy, mai 2011
266 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-7021-4217-2
Coll. "Robert Pépin présente"

Vision moderne des Mystères de Paris

On a l'habitude de dire que l'histoire ne repasse pas les mêmes plats. Longtemps pays emblématique de nombreux thrillers, l'URSS a un temps disparu au profit des dangereux pays islamistes. Depuis quelques temps elle revient en force. Martin Cruz Smith est un auteur qui n'a pas attendu ce retour de mode. C'est l'un des premiers nouveaux auteurs à situer ses intrigues dans l'univers soviétique.
Avec Moscou, cour des miracles, son nouveau volet, Martin Cruz Smith décrit la réalité actuelle de la Russie pour en dresser un constat noir, symbolisé par le titre. Au cœur du roman, une prostituée qui s'est retrouvée enceinte et a fui son souteneur avec son bébé. Le roman, lui, débute avec le vol du nourrisson qui sera finalement recueilli par des adolescents vivant seuls.
L'on découvre cette nouvelle cour du miracle au côté de l'inspecteur Renko, policier fétiche de Smith, qui risque sans cesse d'être déchu, comme symbolique du délabrement du pays, coincé entre une oligarchie douteuse où chaque membre peut se retrouver SDF le lendemain (car l'intrigue tourne autour d'un milliardaire qui organise des soirées où sont conviées de jeunes et jolies danseuses... qui parfois finissent en bien mauvais état) et un peuple en souffrance (sans aucune perspective de travail, avec des enfants ressemblant à ceux du film Los Olvivados, de Luis Buñuel dans les années 1960).
Comme souvent, le roman policier est aussi un roman social, et Moscou, cour des miracles pourrait être une version moderne, moins feuilletonesque des Mystères de Paris, où des misérables alternent les allers et retours entre bas-fonds, halls de gares, et soirées branchées des galas de charité. Au cours de l'intrigue, le policier dans sa veille Lada poussive, risque la mort pourchassée par le 4 X 4 rutilant du tueur en série, comme une allégorie de cette Russie étrange. Les étiquettes ont changé, la même inhumanité reste, comme si le cuisinier de l'Histoire avait au final juste changé les ingrédients pour un plat toujours raté.

Citation

La routine. Il était du genre triste et timide. Un suicide est un suicide. Non se dit Arkady. Entre de bonnes mains, un suicide est un meurtre.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 21 juin 2011
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