Le Mur, le Kabyle et le Marin

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Roman - Noir

Le Mur, le Kabyle et le Marin

Historique - Guerre - Assassinat - Gang MAJ mardi 03 avril 2012

L'histoire en uppercut

Après Fakirs, roman encensé par la critique et multiprimé, on attendait le second d'Antonin Varenne avec la certitude profonde ancrée en nous qu'il avait un sacré talent. Mais, cela ne suffit pas. De nombreux romanciers n'ont pas réussi à franchir le cap de cet écueil qu'est le second roman.

Le Mur, le Kabyle et le Marin c'est l'histoire de la boxe à la française. Un ring qui s'étend dans le temps et la géographie. Qui nous plonge au milieu des années 1950, puis à notre époque. Qui nous emmène dans une Algérie en pleine guerre ou dans une France qui n'a rien entendu de cette même guerre. Dès le début, Antonin Varenne ne se simplifie pas la tâche. Il entame son match avec l'exorcisme familial par de longues pages qui se lisent en apnée et qui montrent à l'évidence son talent. Hemingway était le dernier romancier en date à avoir réussi à décrire la boxe avec autant de splendeur et de fulgurances, et à donner à l'écrit ses lettres de noblesse à un sport émérite que l'on rabaisse bien souvent à la brutalité des coups et à la simplicité de ses acteurs. On se demande d'ailleurs dès l'entame jusqu'où Antonin Varenne compte nous emmener. Jusqu'à quel point ce Mur qui nous est à la fois sympathique et antipathique va foncer dans les murs qui l'entourent.

Le Mur, pierre de taille du roman. Un flic pas si loin de la retraite. Plutôt intègre. Qui fait de la boxe entre amateurisme et professionnalisme sans se poser de questions. Qui accepte de tabasser des hommes pour un autre homme sans se poser la moindre question. Qui finit par comprendre mais comme d'habitude bien trop tard quand il rencontre le Kabyle. Alors le Mur programme sa mort sur un ring dans un combat où il provoque son adversaire. Trop lâche pour se suicider il attend que l'autre l'anéantisse. Mais la vie reprend le dessus à l'inverse de cette mémoire qui le fuit au sortir de l'hôpital. Avec le Kabyle, il part alors à Marseille à la rencontre du Marin. Lui et le Kabyle ont fait la guerre d'Algérie. Ils ont vécu beaucoup de choses qui ne valaient pas la peine d'être vécues. Ils ont côtoyé l'horreur. La jeunesse à la rencontre de la torture.

On ne comprend pas l'intérêt d'Antonin Varenne pour cette partie sombre de l'Histoire de la France républicaine jusqu'à cette dernière page que pourtant l'on pressentait. Ce testament paternel qu'il nous livre. Cette lettre intestat par procuration antidatée et anti-écrite par la main d'un fils. Un livre poignant non pas uniquement pour cette dernière raison invoquée mais par sa force narrative, cette écriture qui s'invente au fil des pages, et qui est accompagnée d'une excellente maîtrise de l'intrigue.


On en parle : L'Indic n°9

Nominations :
Meilleur polar français de la rédaction de Lire 2011
Prix des Lecteurs Quais du Polar 2012
Prix Jean Amila-Meckert 2012
Trophée 813 du roman francophone 2012
Grand prix de la littérature policière - roman français 2011
Prix Mystère de la Critique 2012

Citation

Il était venu pour gagner. Il avait gagné et c'était pire que d'avoir perdu.

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 24 avril 2011
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