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La Commedia des ratés - Première partie
Grand format
Inédit
Tout public
Paris : Dargaud, février 2011
74 p. ; illustrations en couleur ; 32 x 25 cm
ISBN 978-2-205-06355-4
Actualités
Vignes mystérieuses
Alors qu'il sort du repas familial et obligatoire, Antonio Polisinelli tombe sur Dario, un copain d'enfance perdu de vue depuis des lustres. Mais il n'y a pas de hasard dans cette rencontre inopinée : Dario attendait Antonio pour lui faire écrire une lettre, car il ne se sent pas assez intelligent pour la rédiger lui-même, et il attend qu'elle soit rédigée sur le champ ! Curieuse proposition, surtout après tout ce temps, mais devant l'insistance de Dario, Antonio accepte. Le contenu de ce qu'il doit coucher sur le papier est lui aussi assez étrange et confus, et tout ce qu'Antonio retient, c'est que le destinataire est une femme, Raphaëlle, et que Dario devait lui rembourser une forte somme d'argent. Les deux hommes se quittent sitôt la rédaction de la lettre... et c'est la dernière fois qu'ils se voient. Peu de temps après, Antonio apprend que Dario a été tué d'une balle en pleine tête... et que par testament, il a fait de son copain d'enfance l'héritier de quatre hectares de vignes en Italie. Antonio va retourner au pays pour tenter d'y voir plus clair.
Après sa version du roman d'Elmore Leonard, Le Kid de l'Oklahoma, pour la collection Rivages/Casterman/noir, Berlion reste dans l'adaptation littéraire avec La Commedia des ratés, la dernière des trois "Série noire" de Tonino Benacquista, récompensée en 1991 d'un Trophée 813, du Prix Mystère de la Critique et du Grand Prix de littérature policière. Le dessinateur s'attaque donc à un monument du polar.... Côté texte, on retrouve les mots de Benacquista, le plus souvent tels que dans le roman, et surtout, l'univers de l'écrivain, qui a fait toute confiance à son adaptateur pour traduire en images cette Italie chère à son cœur. Et Berlion restitue parfaitement, avec des couleurs chaleureuses et lourdes à la fois, l'atmosphère d'une région où les femmes sont solaires... et où le soleil tape sur les oliviers comme sur le système. Cet album dit également bien la douleur de l'exil et les scènes avec le père du héros sont très parlantes, un père pour lequel les scènes du passé sont évoquées en ton pastel, sépia, comme une douceur oubliée. Cette première partie est donc une vraie réussite, on pourra juste regretter que l'album ait été coupé en deux, mais c'était certainement le prix à payer pour une histoire qui au final frôlera les cent cinquante planches...
Citation
Maïs, pissenlit, menthe... C'est comme si je lui avais parlé de cyanure. Aucune italienne au monde ne mélangerait une horreur pareille.