Budapest la noire

Je fus un comique, une canaille, un amant malheureux, un intrigant, un pantin.
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jeudi 18 avril

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Roman - Policier

Budapest la noire

Historique MAJ mercredi 30 mars 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Vilmos Kondor
Budapest Noir - 2008
Traduit du hongrois par Gilles Bellamy, Georges Kassai
Paris : Rivages, février 2011
256 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-2188-9
Coll. "Thriller"

Actualités

  • 04/03 Édition: Parutions de la semaine - 4 mars
    Beaucoup de parutions, mais bien peu de livres sur lesquels s’extasier, du moins en grand format. Les éditions Rivages explorent de temps en temps le polar historique, et cette Budapest la noire, de Vilos Kondor est de toute beauté ; Christian Bourgois avec le surprenant Illustrado, de Miguel Syjuco, se penche sur les raisons de la mort d'un auteur dans l'eau de l'Hudson. Meurtre ou suicide ? Une multiplication rigoureuse de styles dans un récit à nombreuses voies à des époques différentes.
    Mais les ouvrages au format poche proposent une tout autre variante. Langue pour tous propose des nouvelles bilingues de Chandler et Bloch, La Tengo avec Fractale, de Marin Ledun, se lance dans les pièces de théâtre noires et les éditions Asphalte nous promettent de gravir le Golgotha, de Leonardo Oyola. Bref... Que du bonheur :

    Grand format :
    L'Homme de Kaboul, de Cédric Bannel (Robert Laffont)
    Le Voleur d'âmes, de Ann Benson (Le Cherche Midi, "Thriller")
    Entre deux verres, de Lawrence Block (Calmann-Lévy, "Robert Pépin présente")
    Les Gardiens de l'obscur, de Bernard Carlier (Le Toucan, "Toucan noir")
    Faute de preuves, de Harlan Coben (Belfond, "Noir")
    Havre des morts, de Patricia Cornwell (Les 2 Terres, "Best-seller")
    Enquêtes de Solar Pons, de August William Derleth (Les Moutons électriques, "Bibliothèque voltaïque")
    Les Suicidés, de Antonio Di Benedetto (José Corti, "Ibériques")
    Frontières mouvantes, de Knut Falbakken (Le Seuil, "Policiers")
    Le Tueur de l'ombre, de Claire Favan (Les Nouveaux auteurs, "Thriller")
    Budapest la noire, de Vilmos Kondor (Rivages, "Thriller")
    La Rivière perdue, de Michael Koryta (Calmann-Lévy, "Robert Pépin présente")
    Le Mouroir aux alouettes, de Virginie Lauby (Ex aequo, "Rouge")
    La Verticale du fou, de Fabio M. Mitchell (Ex aequo, "Rouge")
    Lune trompeuse, de Ben Pastor (Actes sud, "Actes noirs")
    La Dernière toile de Vincent Van Gogh, de Jean-Luc Piette (Confluences)
    Impact, de Douglas Preston (L'Archipel, "Les Maîtres du suspense")
    Bad boy, de Peter Robinson (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Nephilim, de Asa Schwarz (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    Installation, de Bragi Steinar (Métailié, "Bibliothèque nordique")
    Illustrado, de Miguel Syjuco (Christian Bourgois, "Littérature étrangère")

    Poche :
    Les Aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour. 3, Londres, 1200, de Jean d'Aillon (J'ai lu)
    À vous de tuer = To Kill Or Not To Kill, de Robert Bloch & Patrick Quentin (Langues pour tous, "Littérature")
    Les Ennuis, c'est mon problème = Trouble Is My Business, de Raymond Chandler (Langues pour tous, "Littérature")
    Sans laissr d'adresse, de Harla Coben (Pocket, "Thriller")
    Angle obscur, de Reed Farrel Coleman (Points, "Roman noir")
    Les Lieux sombres, de Gillian Flynn (LGF, "Thriller")
    La Poubelle pour aller danser, de Philippe Huet (Baleine, "Le Poulpe")
    Une mort esthétique, de Phyllis Dorothy James (LGF)
    Les Ombres silencieuses, de Mari Jungstedt (LGF, "Policier")
    Fractale, de Marin Ledun (La Tengo, "Pièces à conviction")
    Cadres noirs, de Pierre Lemaître (LGF, "Thriller")
    13 Heures, de Deon Meyer (Points, "Policiers")
    Golgotha, de Leonardo Oyola (Asphalte, "Fictions")
    La Valse des gueules cassées, de Guillaume Prévost (10-18, "Grands détectives")
    On ne peut pas tout avoir, de Ruth Rendell (LGF, "Policier")
    Filiation du crime, de Nora Roberts (J'ai lu)
    Toutes les couleurs des ténèbres, de Peter Robinson (LGF, "Policier")
    Le Destin du colporteur, de Kate Sedley (10-18, "Grands détectives")
    L'Enfant des cimetières, de Sire Cédric (Pocket, "Best")
    Loser, de Jason Starr (Rivages, "Noir")
    Des rats et des hommes, de Tito Topin (Rivages, "Noir")
    Liens : Les Lieux sombres |Cadres noirs |13 Heures |Golgotha |Toutes les couleurs des ténèbres |Entre deux verres |Londres 1200 |La Valse des gueules cassées |Jean d'Aillon |Robert Bloch |Lawrence Block |Raymond Chandler |Knut Faldbakken |Claire Favan |Gillian Flynn |Michael Koryta |Marin Ledun |Pierre Lemaitre |Deon Meyer |Leonardo Oyola |Ruth Rendell |Peter Robinson |Kate Sedley | Sire Cédric |Jason Starr |Tito Topin |Phyllis Dorothy James

L'avant Seconde Guerre mondiale en Hongrie.

Un chroniqueur judiciaire enquête sur le meurtre d'une jeune prostituée juive, une mort qui ne semble intéresser personne. Une intrigue prenante dans le Budapest de 1936, des hauts lieux aux bas-fonds.

Zsigmond Gordon est rédacteur au journal Az Est, spécialisé dans les affaires délictueuses et judiciaires. Dans le bureau du chef de la Brigade criminelle, une indiscrétion le conduit à voir deux clichés d'une jeune femme nue. Rentré au journal, un de ses informateurs lui conseille de se rendre rue Nagydiófa, sur les lieux d'un homicide. Il est surpris en constatant que la morte est celle qu'il a vue sur les photos.
Les obsèques du Premier ministre mobilisent l'ensemble de la police et l'ensemble des rédacteurs de presse. Zsigmond consacre le peu de son temps libre à rechercher les raisons qui ont motivé le meurtre de cette femme, tuée d'un violent coup à l'estomac.

La première partie du roman pose le cadre de l'action, les lieux, le climat politique et l'environnement du héros. Vilmos Kondor décrit la ville, les principaux endroits que fréquente le héros, citant, sans en omettre, les rues et les places qu'il parcourt. Parallèlement, l'auteur s'attache à retranscrire les effets de la parenté du régime hongrois et du régime nazi sur le climat politique et social. Hitler a une place à son nom dans Budapest. Il dépeint l'organisation générale des funérailles du premier ministre, depuis l'hommage national jusqu'aux cérémonies funéraires. Il place son personnage dans son cadre, dépeint son métier de journaliste, les relations diverses qu'il entretient, les liens avec Krisztina, son amie, avec Mór, son grand-père. Ce dernier, un ancien médecin rural, consacre sa vie à la réalisation de confitures avec des mélanges de fruits parfois surprenants.

Il doit se commettre avec la petite pègre de quartier pour suivre des pistes. Il remonte, ainsi, jusqu'à Skublics, le photographe responsable des clichés de nu. C'est un vieil homme aussi insaisissable qu'une anguille, qui nie tout en bloc. La rencontre avec Margó la Rousse, une entremetteuse, lui permet d'avancer avec un moyen de pression sur Skublics et une idée sur la personnalité de la jeune juive. L'enquête de Zsigmond progresse jusqu'au moment où deux hommes le rossent sauvagement et le menacent. Il comprend qu'il approche du but. Qui, par contre, veut protéger ces réseaux de prostitution de luxe ? Sa vie, et celle de Kristina, ne sont-elles pas sérieusement menacées ? La mise en garde est très convaincante. Ne doit-il pas passer la main à la police ? Mais celle-ci semble se désintéresser de cette affaire...

Vilmos Kondor, sur une trame d'enquête assez classique, met en orbite un nouvel enquêteur amateur. Celui-ci est intéressé, avant tout, par le sort des individus, plus précisément le chemin parcouru pour atteindre l'ultime étape qu'est la mort. Sur les pas de son héros, l'auteur fait découvrir les milieux criminels de la ville et, comme toujours, les liens qui se tissent entre politique et grand banditisme. L'attrait de Budapest la noire se concentre dans les personnages, dans leur profil psychologique, leurs motivations pas toujours claires, ni dénuées d'intérêt. L'auteur restitue fort bien le climat pesant qui existe dans toutes structures sociales où toute liberté a disparu. Il donne à son roman une touche qui rappelle celle des romans d'Erich Maria Remarque, dépeignant un climat d'avant-guerre au lourd désenchantement.

Budapest la noire, le premier roman de Vilmos Kondor, est un premier essai réussi.

Citation

- Écoutez, Zsigmond, vous êtes journaliste et pas détective. Ce genre d'enquête, ce n'est pas pour vous.
- Mais cette fois, je tiens le bon bout...
- Le bon bout... Depuis des jours, vous courez comme un dératé sans savoir où donner de la tête. Gellert et ses hommes, ou n'importe quel détective de province, feraient cent fois mieux que vous.

Rédacteur: Serge Perraud lundi 07 mars 2011
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