Bois

Titus enfila son uniforme suivant un ordre bien déterminé qui l'apaisait. D'abord, le gilet pare-balles, qu'il ajusta à l'aide des bandes velcro, puis sa chemise. Il attrapa une cravate marron accrochée à côté de ses semblables à la porte du placard et, après avoir mis son pantalon et ses chaussures, il se dirigea vers la table de nuit pour récupérer sa ceinture tactique dans le tiroir.
S. A. Cosby - Le Sang des innocents
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 19 avril

Contenu

Roman - Noir

Bois

Social - Enlèvement MAJ vendredi 04 février 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 15 €

Fred Gevart
La Croisille-sur-Briance : Écorce, décembre 2010
224 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-9535417-1-7
Coll. "Noir"

Actualités

  • 15/03 Prix littéraire: Sélection 2012 de Mauves-sur-Loire
    La sélection du 5e Prix de la ville de Mauves-sur-Loire est connue, et l'on vous donne d'ores et déjà rendez-vous à la bibliothèque George-Sand* le vendredi 23 mars pour voter parmi les six titres en compétition. Le choix promet, comme traditionnellement d'être ardu. Les ouvrages sélectionnés sont :
    - Le Bal des frelons, de Pascal Dessaint (Rivages) ;
    - L'Enfant aux cailloux, de Sophie Loubière (Fleuve noir) ;
    - Double hélice, de Kleinmann et Vinson (Le Masque) ;
    - Des ronds dans l'eau, d'Hervé Commère (Albin Michel) ;
    - Bois, de Fred Gevart (Écorce) ;
    - Les Visages écrasés de Marin Ledun (Le Seuil).

    L'avenir proche nous dira si le roman de Marin Ledun, déjà primé à de nombreuses reprises, continue sa razzia, ou si un auteur comme Fred Gevart est capable de montrer de quel Bois il se chauffe !

    * Bibliothèque George-Sand
    15, rue du Cellier
    44470 Mauves-sur-Loire
    Tél. : 02.40.25.05.63
    biblio.mauves@wanadoo.fr
    Liens : Le Bal des frelons |L'Enfant aux cailloux |Les Visages écrasés |Pascal Dessaint |Sophie Loubière |Fred Gevart |Marin Ledun

Condamné à mort

Sylvain Michalski est un écrivain. Depuis qu'il a été pris en otage et que son visage a été gravement brûlé lors de sa libération par les forces de l'ordre, amnésique, il n'arrive plus à écrire, après un grand succès de librairie, et son problème d'alcool l'a coupé de son épouse. Comble du comble, il sort de l'hôpital où on vient de lui annoncer un cancer, ce qui provoque en lui des cauchemars où il revit ce qu'il avait enfoui lors de son aventure. Mais remuer le passé est-il sain ? En même temps, il apprend que la compagne de son preneur d'otage vient d'être libérée de prison...
Voici un premier roman prometteur. Fred Gevart s'inscrit dans la veine des Boileau-Narcejac avec des romans sur un cas limite : une victime qui est forcée de revivre son cauchemar. Le texte se concentre sur les faits et gestes, sur les va et vient de ce personnage. Toute la nasse qui pèse sur lui, le lecteur la ressent automatiquement par sa présence continuelle dans le corps même du récit.
Lorsque le roman quitte le présent du narrateur et son obsession alcoolique, qu'il tente difficilement de maîtriser, c'est pour plonger dans le passé qui reprend un épisode de prise d'otage et de violence. Lorsqu'il croit retrouver le calme auprès de sa femme en vacances, c'est pour découvrir qu'elle le rejette et peut-être qu'elle le trompe avec un écrivain à succès.
Soudain un moment de répit s'installe : Michalski est assis avec sa belle à la terrasse d'un café. Mais outre le fait que leurs voisins de table sont justement ceux qui vont le prendre en otage, cette pause n'est que l'occasion d'une scène de ménage. Tout s'accumule sur le personnage, enserré dans ces pièges successifs, portant en eux toute la poisse du roman noir, sans pour autant sombrer dans le misérabilisme, ni donner l'impression d'en faire trop. La fin révèle une chute qui renverse les perspectives de l'intrigue mais laisse intact le goût amer de l'histoire : une lente et bien construite descente dans l'enfer personnel d'un homme, comme si le cancer en point de mire n'était qu'un épisode sans conséquence, une aventure de plus, dans une série de blessures, de fêlures. Michalski et, par-delà, nous, pauvres lecteurs, ne sommes nous pas uniquement des condamnés à mort en sursis ?


On en parle : L'Indic n°8 |La Vache qui lit n°117

Citation

Ruminant ses idées noires, songeant à sa mort, à son passé mort, à son avenir mort, il passait en revue les événements depuis la veille et des bouteilles et des verres remplis de glaçons à ras bord dansaient devant son œil.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 06 mai 2011
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page