L'Ingratitude des fils

Elle s'est détachée de moi, s'est levée en titubant, a ramassé ses vêtements et a tenté de fuir, se reprochant déjà d'avoir livré son secret. Mais cette fois-ci, je n'étais pas ivre et je n'ai eu aucun mal à la rattraper et à la plaquer dans le sable. Sans savoir comment, l'instant d'après nos langues et nos corps se sont emmêlés en une étreinte chargée de désespoir et de passion. Nous étions l'un dans l'autre, l'un sur l'autre, l'un sous l'autre et nos peaux, l'une contre l'autre, avaient un parfum ineffable, un mélange de sable, de sel, de sueur, de rhum, de douleur et d'amour fou. Dieu a béni notre union d'une pluie tiède et douce. Nous étions encore soudés l'un à l'autre, endormis, quand la lumière du soleil a inondé nos corps...
Maurice Attia - La Blanche Caraïbe
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vendredi 19 avril

Contenu

Roman - Policier

L'Ingratitude des fils

Historique - Assassinat MAJ jeudi 06 janvier 2011

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 7,9 €

Pierre D'Ovidio
Paris : 10-18, janvier 2011
256 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-05108-0
Coll. "Grands détectives", 4402

Actualités

  • 14/01 Édition: Parutions de la semaine - 14 janvier
    Depuis maintenant quelques années une seconde rentrée littéraire s'est imposée au début du mois de janvier. Ce n'est donc pas une surprise que de voir un nombre certains de livres envahir les tables de nos chers libraires. Après une accalmie censée bénéficier aux beaux-livres, que l'on offre pour les fêtes de fin d'année, la reprise est éloquente. Il suffit de regarder à la fois le nombre de parutions et certains noms pour se rendre compte que pour beaucoup de maisons d'édition, l'événement est d'importance : Joe Gores, Camilla Läckberg, Frédéric Lenormand, James Patterson, Ron Rash mais aussi quelques surprises moins connues comme Aline Kiner, Yishai Sarid ou Heinrich Steinfest. Il y en a vraiment pour tous les goûts. Et les parutions poche amplifient le phénomène. Petite loupe sur les éditions Rivages qui dans leur collection poche ressortent un vieux "Série noire" de Jean-Hugues Oppel en date de 1988 et de façon surprenante vraiment d'actualité. Le reste, bien sûr, est à découvrir :

    Grand format
    L'Homme qui aimait les tueurs, de Bernard Boudeau (In Octavo)
    Dark Hazard, de William Riley Burnett (Folies d'encre)
    Le Serment du silence, de Linda Castillo (Payot, "Suspense")
    Croisière fatale, de Clive Cussler & Jack Du Brul (Grasset)
    Alerte à la bonté, de Jean-Roger Essomba (Présence africaine)
    L'Affaire Julia, de Lionel Flueckiger (La Tintaine)
    Les Disparus d'Abomé, de Guy Josué Foumane (Dagan, "Afro-polar. Police scientifique")
    Des femmes disparaissent, de Christian Garcin (Verdier)
    Spade & Archer, de Joe Gores (Rivages, "Thriller")
    La Rigole du diable, de Sylvie Granotier (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Coups de feu dans la nuit, de Dashiell Hammett (Omnibus)
    Les Hommes en noir, anthologie dirigée par Frédéric Prilleux (Les Contrebandiers)
    Le Disparu de La Bernède, de Annie Jardon-Rives (Balzac)
    Tueur de chasseurs, de Benjamin Jugieau (TDO)
    Masque de sang, de Lauren Kelly (Albin Michel)
    Le Jeu du pendu, de Aline Kiner (Liana Levi, "Policier")
    L'Enfant allemand, de Camilla Läckberg (Actes sud, "Actes noirs")
    Un fauteuil pneumatique rose au milieu d'une forêt de conifères, de Thibault Lang-Willar (Héloïse d'Ormesson, "Littérature française")
    La Baronne meurt à cinq heures, de Frédéric Lenormand (Jean-Claude Lattès)
    Icelander, de Dustin Long (Asphalte, "Fictions")
    Ces mensonges qui arrangent, de Jérôme Manierski (Nouveaux auteurs)
    Perce-neige, de Andrew D. Miller (Flammarion, "Littérature étrangère")
    L'Argent du diable, de Pedro Angel Palou (Jean-Claude Lattès)
    Bons baisers du tueur, de James Patterson & Liza Marklund (Archipel, "Les Maîtres du suspense")
    Le Cri de l'aigle : la troisième cible, de Georges Pigeonneau (Lacour-Ollé)
    Serena, de Ron Rash (Jean-Claude Lattès)
    Résurrection, de Cyrille Richard (Ex aequo, "Rouge")
    Dans ses yeux, d'Eduardo Sacheri (Denoël, "Et d'ailleurs")
    Le Poète de Gaza, de Yishai Sarid (Actes sud, "Actes noirs")
    Paris, la nuit, de Jean-Charles Sebaoun (Le Manuscrit)
    Requins d'eau douce, de Heinrich Steinfest (Carnets Nord)

    Poche
    Le Duc d'Otrante et les compagnons du Soleil, de Jean d'Aillon (Le Masque, "Labyrinthes")
    Manhattan Freud, de Luc Bossi (LGF, "Policier")
    Feu à volonté, de Dale Brown (Archipoche, "Archipoche")
    Padana City, de Massimo Carlotto & Marco Vidatta (Points, "Roman noir")
    La Faute à pas de chance, de Lee Child (Points, "Thrillers")
    Je t'ai donné mon cœur, de Mary Higgins Clark (LGF)
    Le Vampire de la rue des Pistoles, de Jean Contrucci (LGF, "Policier")
    La Source, de Michel Cordy (LGF, "Thriller")
    Ignobles du Bordelais, de François Darnaudet (Baleine, "Le Poulpe")
    Le Mystère Neandertal, de John Darnton (LGF)
    Car voici que le jour vient, de Fabienne Ferrère (10-18, "Grands détectives")
    La Femme de Robbie, de Russel Hill (Rivages, "Noir")
    Les Visages, de Jesse Kellerman (Points, "Thriller")
    Le Baiser du tueur, de William Lashner (Folio, "Policier")
    Le Cantique des innocents, de Donna Leon (Points, "Policiers")
    Dexter dans de beaux draps, de Jeff Lindsay (Points, "Thriller")
    Les Sœurs, de Robert Littell (Points, "Policiers")
    Lola, reine des barbares, de Margot D. Marguerite (Baleine, "Baleine noire")
    L'Éventreur de Pékin, de Peter May (Babel, "Babel noir")
    Jaune sable, de Viviane Moore (Le Masque, "Labyrinthes")
    Funestes carambolages, de Hakan Nesser (Points, "Policiers")
    Barjot !, de Jean-Hugues Oppel (Rivages, "Noir")
    L'Ingratitudes des fils, de Pierre d'Ovidio (10-18, "Grands détectives")
    Les Brumes du passé, de Leonardo Padura (Points, "Policiers")
    On t'aura prévenue, de James Patterson (LGF)
    Va chercher !, de Spencer Quinn (LGF)
    Un pied au paradis, de Ron Rash (LGF, "Policier")
    La Lecture du feu, de Louis Sanders (Rivages, "Noir")
    La Théorie des dominos, de Alex Scarrow (LGF, "Thriller")
    Le Temps d'Anaïs, de Georges Simenon (LGF, "Policier")
    Au nom du sang versé, de Pierre Simenon (J'ai lu, "Thriller")
    Œil-de-Serpent, de Rosamond Smith (Archipoche, "Archipoche")
    Kolyma, de Tom Rob Smith (Pocket)
    Manta Corridor, de Dominique Sylvain (Points, "Policiers")
    Les Mers du sud, de Manuel Vásquez Montalbán (Points, "Policiers")
    La Fille des marais, de Charles Williams (Rivages, "Noir")
    Level 26, de Anthony E. Zuiker (J'ai lu, "Thriller")
    Liens : Requins d'eau douce |Car voici que le Jour vient |Spade & Archer |Les Visages |Les Visages |Masque de sang |Le Jeu du pendu |Le Cantique des innocents |Dexter dans de beaux draps |Bons baisers du tueur |Un pied au paradis |Serena |Le Poète de Gaza |Le Vampire de la rue des Pistoles |Le Baiser du tueur |Jean d'Aillon |Bernard Boudeau |William Riley Burnett |Massimo Carlotto |Lee Child |Jean Contrucci |Clive Cussler |François Darnaudet |Fabienne Ferrère |Joe Gores |Sylvie Granotier |Dashiell Hammett |Jesse Kellerman |Lauren Kelly |Aline Kiner |Camilla Läckberg |Frédéric Lenormand |Donna Leon |Jeff Lindsay |Robert Littell |Margot D. Marguerite |Peter May |Viviane Moore |Håkan Nesser |Jean-Hugues Oppel |Pierre D'Ovidio |Leonardo Padura |James Patterson |Liza Marklund |Ron Rash |Louis Sanders |Georges Simenon |Tom Rob Smith |Heinrich Steinfest |Dominique Sylvain |Manuel Vásquez Montalbán |William Lashner

Des crimes dans la France d'après-guerre !

Dans la banlieue parisienne, sur la commune de Malakoff, quelques gosses jouent dans les décombres d'une maison menaçant ruine après les bombardements. L'un d'eux bute sur un obstacle, une main noire qui dépasse d'un tas de gravats.
Ce dimanche 14 janvier 1945, Maurice retrouve Ginette, un rendez-vous organisé par leur mère respective. Ils font connaissance. Elle explique qu'elle est vendeuse aux Galeries, mais qu'elle veut devenir comédienne. Il lui parle de son métier de policier. Les deux jeunes gens décident d'aller au cinéma voir Les Temps Modernes. Pendant qu'ils font la queue devant le Paramount, deux agents, en voiture, viennent chercher Maurice. Le commissaire Bléchet le charge de l'enquête sur le mort de Malakoff. Ginette veut l'accompagner. Sur place, personne n'a rien touché. Sur ordre de Maurice, des agents déterrent le corps, un corps nu, qui sent le brûlé et dans la bouche duquel l'inspecteur trouve un morceau de caoutchouc et une bandelette de papier.
Samuel Litvak, à Wilno, vit avec ses parents et Lev, son frère aîné, dans le ghetto juif. La vie est difficile en 1926 et les deux garçons rêvent de partir. Ils ont vécu le grand pogrom de 1919 et continuent à souffrir de l'antisémitisme des nouveaux maîtres polonais. Maurice enquête, interroge les enfants, décortique le rapport du médecin légiste et essaie de comprendre ce que signifient les quelques lettres encore lisibles sur la bandelette. Le commissaire le charge d'une nouvelle affaire, une plainte pour viol déposée par une jeune couturière contre des G.I.
Samuel et Liv sont arrivés à Paris. Ils ont du mal à s'intégrer. Quatre ans plus tard, ils saisissent l'opportunité de créer un commerce de pièces détachées d'automobiles aux puces de Clignancourt. Maurice mène les deux principales affaires, s'occupe également d'élucider le mystère du cadavre découpé en morceaux et continue de voir régulièrement Ginette.

Dans L'Ingratitude des fils, Pierre D'Ovidio tisse, en chapitres alternés, deux histoires : celle d'un obscur inspecteur de police rattaché au commissariat de Vanves et celle d'un juif de Vilnius qui cherche ailleurs, une vie meilleure. Fidèle à son habitude (l'auteur est signataire de trois romans policiers parus entre 2001 et 2004, chez Phébus), il privilégie la description d'une ambiance, le ressenti d'une atmosphère et s'attache à retracer le quotidien de personnages communs, issus du peuple d'en bas. Il sait, comme peu de romanciers, mettre en avant leurs qualités, les capacités et compétences qu'ils développent à leur niveau.
Avec le présent roman, il fait revivre de façon étonnante le Paris qui sort des années de la Seconde Guerre mondiale. Il décrit le poids des combats qui continuent, à l'Est, qui pèse encore lourd sur les populations civiles entrainant restrictions et accroissement des difficultés quotidiennes. Il brosse de nombreux portraits, tous crédibles, que ce soit celui d'honnêtes gens ou celui de fripouilles. De plus, il a l'art de poser les vraies questions sur des problèmes de fond entre humanité et légalité dans des circonstances d'exception. Il construit, avec Maurice, un personnage fragilisé par les années de captivité, traumatisé par les conditions de sa libération. Il fait ressentir les séquelles laissées par la guerre, les plaies cachées, les ruptures, les psychoses et les angoisses des uns et des autres.
À travers les enquêtes de son héros, Pierre D'Ovidio braque un projecteur sur un certain nombre d'aspects marquants de cette période, depuis les exodes massifs des populations, la Collaboration, la Libération de Paris et ses corolaires comme l'Épuration. Il montre une réalité du métier de policier ne disposant que des moyens de l'époque, les tâtonnements dans les enquêtes, dans la recherche d'indices, les impasses, et l'attente, en fait, de l'erreur que pourra commettre le criminel ou du facteur chance qui débloquera la situation.
Avec L'Ingratitude des fils, n'attendez pas quelques exploits flamboyants d'un super-flic, mais une relation toute en finesse, toute en émotion, pleine de la saveur de l'authenticité d'une période si proche et si lointaine. L'Ingratitude des fils est un roman dont l'histoire vous poursuit longtemps après l'avoir refermé.

Citation

Bien sûr, il fallait bien que les gens crèvent, qu'ils disparaissent, qu'ils soient retrouvés à moitié calcinés, comme ce type à la main peinte en noir, pour que lui vive et qu'il fasse son boulot de flic. Il devait aussi le gagner, son rutabaga !

Rédacteur: Serge Perraud samedi 29 janvier 2011
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