L'Apocalypse selon Fred

Il avait réussi son examen de passage devant le ministre qui avait dû le trouver suffisamment présentable et servile pour faire l'affaire. Au bout de quelques mois, il avait réussi à comprendre à la fois les rouages complexes entre cabinet et services du Ministère, et surtout, la façon de présenter un dossier pour préserver l'ego du ministre.
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jeudi 28 mars

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Roman - Noir

L'Apocalypse selon Fred

Enlèvement MAJ mardi 26 octobre 2010

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 24,5 €

Philippe Setbon
Paris : Buchet Chastel, mai 2010
978 p. ; 21 x 14 cm
Coll. "Littérature française"

Du polar burlesque à l’expérimental...

Auteur sur le retour, Fred vit mal sa crise de la cinquantaine... Les hasards d'Internet lui font retrouver Zucchini, un vieux copain de son adolescence qui a également mal vieilli. Or il tient LE coup qui les rendra riches : l'enlèvement de la fille de l'industriel Franz-Maximilien Hostatter, une agoraphobe ne sortant jamais de sa chambre. Mais la jeune fille est plus qu'il n'y paraît... et d'ailleurs, où est la vérité ? Qui est vraiment Fred ?
Curieux roman qui attaque sur le mode du polar humoristique façon Philippe-Colin Olivier, mais qui en appelle vite au fantastique (on pense au génial La Vierge de glace de Marc Behm... pour remettre le tout en question de façon abrupte. Il ne s'agit pas d'une de ces chutes de type "tout dans la tête" (que maintenant, en bon chats échaudés, on voit venir depuis l'espace), ni une simple paresse d'auteur ne sachant comment débrouiller l'histoire qu'il a commencée (vu l'extraordinaire maîtrise du récit, ce serait étonnant...) : passée la surprise, on s'aperçoit que Philippe Setbon cherche davantage à étudier la texture même de la réalité et, pour le dernier tiers, le mystère de l'inspiration. En ce sens, il s'agit davantage d'un roman expérimental qui n'a certainement rien à voir avec cette autofiction dont on nous rebat les oreilles (et qui n'a plus rien de nouveau). Une tentative louable donc d'éviter les sentiers battus, mais il est à craindre que, par son pari esthétique même, l'auteur s'aliène une partie du lectorat : le roman ne retrouve jamais le souffle humoristique de ses deux cents premières pages. Reste l'écriture, fluide et d'une élégance rare dans sa simplicité, ou l'inverse, ponctuée de petites touches bien senties. On peut tenter l'aventure, à condition de savoir dans quoi on s'engage. À noter, la qualité de présentation et de fabrication louable de ce très beau volume. Il faut le dire !

Citation

Ils ressemblaient à quatre ninjas, déguisés en nationalistes corses. Zucchini surtout, son estomac saillant moulé dans son survêtement noir, évoquait un super-héros en préretraite.

Rédacteur: Thomas Bauduret dimanche 24 octobre 2010
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