L'Homme au ventre de plomb

C'est un bourreau, ne cessais-je de me répéter. C'est un bourreau. Mais ces mots n'avaient plus de signification.
Christian Lehmann - La Nature du mal
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vendredi 19 avril

Contenu

Roman - Policier

L'Homme au ventre de plomb

Historique - Énigme MAJ vendredi 30 décembre 2011

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 16,5 €

Voir plus d'infos sur le site polarmag.fr (nouvelle fenêtre)

Jean-François Parot
Paris : Jean-Claude Lattès, octobre 2008
360 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 2-7096-3065-6
Les Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet, 2

Actualités

  • 18/01 Édition: Parutions de la semaine - 18 janvier
  • 02/12 Télévision: Adaptations romanesques sur France 2
    Demain vendredi 3 décembre la chaîne rappelle Nicolas Le Floch aux affaires, avec un cinquième épisode intitulé La Larme de Varsovie. Le titre à lui seul semble indiquer une nouvelle approche de la série créée par Jean-François Parot : il ne correspond à aucune des neuf enquêtes déjà publiées tandis que les quatre premiers épisodes reprenaient à la lettre les titres des romans et, à quelques ajustements narratifs près, on reconnaissait en chacun d'eux la trame et les ressorts des intrigues imaginées par le romancier - sans compter que la plupart des dialogues, pour autant que le permettait la narration, étaient comme tout droit sortis des livres comme on sort sans l'égoutter du linge de sa machine...
    Avec cette troisième saison, les téléfilms semblent prendre désormais un peu de distance par rapport aux romans - le sixième épisode dont la diffusion est programmée pour le vendredi 10 décembre porte lui aussi un titre étranger à la série de romans, Le Grand veneur. Espérons toutefois qu'aura été conservée cette fidélité à l'esprit et à l'ambiance des œuvres d'origine qui rendait si délectables les épisodes des deux saisons précédentes, avec toujours ces dialogues aux tournures désuètes, ces pointes d'humour et ces superbes reconstitutions des lieux, costumes et usages du XVIIIe siècle. Esprit et ambiance qu'annonce avec éclat un admirable générique qui, au passage, rend fort bien par l'image ce petit "tic de composition" que l'on retrouve dans tous les romans et leur donne une touche théâtrale - peut-être une vague métaphore du vaste théâtre qu'était la cour royale : une liste complète des personnages en guise d'ouverture comme c'est la coutume dans les éditions de pièces de théâtre...

    Autre auteur, autre époque - mais toujours sur France 2 : mardi 30 novembre a été diffusé Fracture, une adaptation du roman de Thierry Jonquet, Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte. Réalisé par Alain Tasma, le téléfilm a été adapté pour le petit écran par un écrivain, Emmanuel Carrère. L'on peut encore visionner le film et le débat qui a suivi sa diffusion sur cette page du site de France 2.
    Liens : Le Fantôme de la rue Royale |Thierry Jonquet |Jean-François Parot

Ce qu'il faut savoir sur la série

Nicolas Le Floch vit dans la seconde moitié du XVIIIe siècle – il est né en 1740. Originaire de Guérande, il est un enfant trouvé adopté par le chanoine Le Floch. Il apprendra dès la fin du premier volet qu’il est en réalité le fils naturel du marquis de Ranreuil, dont il pensait n’être que le filleul. Il est donc le demi-frère d’Isabelle de Ranreuil, dont il était profondément épris… Il comprend alors pourquoi son supposé parrain a mis tant d’empressement à l’éloigner de sa fille, en lui fournissant de solides recommandations pour qu’il puisse aller s’établir à Paris. Voilà donc Nicolas arrivant dans la Capitale aux environs de 1760, où il sera reçu par le lieutenant général de police du roi, M. de Sartine. Son esprit vif, sa droiture et son dévouement au trône sont tout de suite appréciés ; la résolution d’une première affaire fort délicate lui vaut l’estime de son supérieur… et d’avoir ses entrées dans les espaces privés des souverains. Nommé commissaire au Châtelet, il sera plus particulièrement attaché aux "affaires spéciales" - en d’autres termes celles qui touchent de près ou de loin à la sécurité du royaume.
De volume en volume l’Histoire suit son cours et les personnages récurrents vieillissent ; l’effet de série est particulièrement soigné - l’on a donc tout intérêt à lire les romans dans leur ordre de parution, tant pour saisir la dynamique des événements réels évoqués que pour ressentir au plus juste la façon dont les personnages évoluent. Mais chaque récit fonctionne aussi comme une unité autonome qui peut ainsi attirer à la série son lot de néo-lecteurs.
Au plaisir de suivre des enquêtes policières tout en rebondissements qui mettent en valeur les capacités de raisonnement du commissaire au Châtelet et les aides précieuses que lui apportent ses acolytes – l’inspecteur Bourdeau, le chirurgien de marine Semacgus, le bourreau Sanson préposé aux "ouvertures" des corps, sans oublier son logeur, l’ancien procureur Aimé de Noblecourt – se joint celui de découvrir le Paris du Siècle des Lumières, que l’auteur ressuscite de très vivante manière.

Publiés d'abord chez Jean-Claude Lattès, les livres sont réédités en format poche dans la collection "Grands détectives" des éditions 10/18.

Lourde gorgée...

Le récit débute le mardi 23 octobre 1761. Nicolas Le Floch est à l'Opéra en service commandé afin de surveiller la salle et l'assistance - c'est une soirée exceptionnelle car Madame Adélaïde, la fille du roi, chaperonnée par le comte de Ruissec et son épouse, assiste à la représentation. À la fin du second acte, un curieux ballet se déroule dans la loge de la princesse, ainsi qu'auprès de Monsieur de Sartine... On vient d'avertir le comte de Ruissec que son fils aîné a été retrouvé mort dans sa chambre. Il s'est manifestement suicidé. Dépêché sur place, Nicolas accumule vite des preuves qui rendent le suicide douteux. Il acquiert des certitudes quand il réalise que le jeune vicomte n'est pas mort par balle mais étouffé par du plomb fondu... Le commissaire Le Floch sent qu'il sera amené bien plus loin qu'une simple histoire de déprime consécutive à des dettes de jeu. Mais voilà qu'on lui signifie de ne pas pousser plus avant ses recherches et de se consacrer à une autre affaire. Puis un second meurtre survient ; il y a revirement : Monsieur de Sartine donne licence à son commissaire pour tâcher d'élucider le mystère entourant la mort du vicomte de Ruissec. Suivent une convocation de la Pompadour en son château de Choisy, une requête expresse de Madame Adélaïde dont les bijoux disparaissent, une découverte de documents attestant d'un complot ourdi contre le roi - et Nicolas Le Floch enquête plus allègrement que jamais, avec les coudées franches... tant qu'il n'attente pas aux discrétions exigées. Le 14 novembre 1761, après moult obstacles franchis et la mise à jour d'une sordide affaire de vengeance, les énigmes sont résolues. Elles connaîtront un épilogue définitif quelques mois plus tard, le 5 février 1762.

Avec sa collection de péripéties, le roman a des mines de fresque feuilletonesque "à la Dumas". Par son énigme première en chambre close et le rôle que tient l'enquêteur surdoué, c'est bien évidemment un "polar" ; enfin, l'introduction de personnalités réelles aux côtés de personnages fictifs et l'abondance des détails touchant à la vie de l'époque l'apparentent aux meilleures fictions historiques.
Bien que sans grande originalité, ce roman réussit un fort heureux mélange et se lit d'autant plus volontiers qu'il est servi par une belle écriture dont on apprécie à tout moment la haute tenue.

NB - Publié en février 2000, le roman a été réédité en format poche en mars 2001. Il ressort cet automne avec en couverture une photo inspirée du téléfilm éponyme diffusé sur France 2 le 28 octobre 2008.

Citation

Un miroir au-dessus d'une commode lui renvoya l'image d'un jeune homme élégant en habit noir, le chapeau sous le bras, bien découplé et l'air insolent.

Rédacteur: Isabelle Roche lundi 26 octobre 2009
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