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La Bouche qui mange ne parle pas
Grand format
Inédit
Tout public
L'anti-grammologue...
Libreville. Solo sort de tôle. Il a pris trois ans pour une mauvaise bagarre. Pour se refaire, il frappe à la porte de son cousin, Tito, qui trempe dans les pires combines de la Capitale et lui propose un job peinard : juste faire le chauffeur au volant d'une grosse bagnole volée. Solo accepte, sauf que sa rémunération est si élevée qu'il soupçonne une sacrée embrouille. De fait, l'embrouille émarge au barbare : l'enlèvement d'un gosse destiné à voguer, tripes à l'air, sur les boîtes de conserve de la Baie des Cochons, le plus sordide bidonville de la Capitale... Chair à becqueter, offerte en expiation à d'ignobles combines politicardes à l'approche des élections… Solo, un œil dans le rétroviseur, scrute le gosse mais garde le volant. Les pires crapules l'accompagnent, intermédiaires d'étranges personnages roulant dans les voitures officielles du gouvernement. C'est toute l'atrocité d'un monde où seul le fric parle qui vous claque à belle volée les deux joues ! La corruption bien sûr, mais l'abjection en plus, nimbée du mépris à l'égard des Africains de l'Ouest, monnaies d'un monde que plus rien ne peut contenir. Une ville livrée au pire. Un pays livré au pire. L'affaire, ensuite, classée. Tito exécuté, le grand ménage exécuté sans état d'âme. Mais le plus spectaculaire dans ce roman atroce, c'est la langue que déploie Janis Otsiémi. Véritable indigénisation de la langue française, elle caracole de trouvailles en richesses, inventives dans son lexique comme dans ses tournures, une langue entre deux rives, moins un jargon qu'une force de frappe qui ne gaspille jamais son français pour filer droit au but et décocher ses raclées avec une sacrée vitalité !
On en parle : Alibi n°1
Nominations :
Prix Virtuel du Polar 2010
Citation
Qui avale une noix de coco fait confiance à son anus.