k-libre - en marge - The Intruder

L'avant-bras avait été planté à l'arrière de l'église, dans le parterre de pensées jaunes du monument aux morts. Un modus operandi rappelant celui du membre retrouvé à Saint-Martin-de-Boscherville, trois jours plus tôt. Un avant-bras plus court que les précédents, à la paume positionnée dos à la nef et aux attaches si fines qu'il y avait peu de doutes sur le sexe de la victime.
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vendredi 29 mars

Contenu

DVD - Noir

The Intruder

Politique - Social - Urbain MAJ mercredi 21 août 2019

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 20 €

Roger Corman
The Intruder - 1961
Paris : Carlotta, avril 2019
19 x 14 cm

Au pays de la ségrégation

Avec Roger Corman, on peut s'attendre à tout mais ici, c'est le meilleur que nous offre le prolifique réalisateur américain. The Intruder est un "brûlot politique" (c'est écrit sur la présentation) qui remet à sa place les réacs et les rednecks. On voit arriver en ville un type propre sur lui. Adam Cramer en tenue impeccable. Il descend du bus, réserve une chambre à l'hôtel, discute, tout sourire, avec la tenancière, drague un peu et se renseigne sur l'événement dont tout le monde parle : l'autorisation donnée à dix jeunes noirs de fréquenter le lycée jusqu'ici réservé aux blancs. À première vue, on ne peut pas dire que ce changement soit bien accepté. Dans le meilleur des cas, les gens s'inclinent car la décision vient d'en haut et qu'ils respectent les institutions. Mais l'homme au costume clair a décidé qu'on n'en resterait pas là et il va passer à l'action... Servi par un noir et blanc très efficace, Roger Corman se pose en cinéaste engagé et antiségrégationniste. Le personnage complexe d'Adam Cramer, séducteur et manipulateur, est le point central de ce drame. Il est incarné par William Shatner, jeune comédien qui n'est pas encore le capitaine Kirk de Star Trek, mais qui offre le visage souriant d'une Amérique dont on se demande au départ quel jeu elle joue. Face à lui, une communauté noire sur la réserve, consciente de sa responsabilité mais inquiète des réactions d'une population blanche filmée à grand renfort de gros plans jamais flatteurs. Engoncés dans une tradition sudiste, la plupart des blancs n'ont que la haine et la bêtise à offrir face au changement de société. La guerre de Sécession est finie depuis presque d'un siècle mais on voit bien que dans les têtes, rien n'a vraiment changé. Ce qui épate, c'est que Roger Corman explique, en bonus, que ces figurants et seconds rôles sont des locaux. Il est probable que majoritairement, ils ne jouent pas, ils sont eux-mêmes. Il leur a caché une partie du scénario pour les convaincre de participer. Quand il a fini la scène la plus spectaculaire, il a filé dare-dare sans même repasser à l'hôtel. C'était judicieux mais on ne vous dira pas de quoi il s'agit. Si vous voulez en savoir plus, regardez ce film. Vous ne le regretterez pas.

The Intruder (83 minutes) : réalisé par Roger Corman sur un scénario de Charles Beaumont d'après son roman éponyme. Avec : William Shatner, Frank Maxwell, Beverly Lunsford, Robert Emhardt, Leo Gordon...
Bonus. Interview de Roger Corman et William Shatner. Film annonce 2018.

Citation

Tu es malin mais tu manques totalement de discernement.

Rédacteur: Jean-Noël Levavasseur mercredi 21 août 2019
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