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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sebastian Danchin
Paris : Archipel, février 2024
368 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-8098-4762-8
Coll. "Suspense"
Cha(s)se à l'homme
Au début des années 1980, l'agent du renseignement Dan Chase a été envoyé sous une autre identité en Lybie pour fournir vingt millions de dollars à Faris Hamzah, intermédiaire chargé de les délivrer à des rebelles hostiles à Kadhafi. Sauf que l'intermédiaire a mené grand train avec cet argent et que les rebelles ont été massacrés. Chase avait alors monté une opération pour tenter de récupérer l'argent dans le but de le restituer, mais en rentrant aux États-Unis, il apprenait qu'il était recherché pour meurtre et trahison. Il avait donc choisi d'essayer de passer inaperçu, s'installant dans un coin tranquille du New Hampshire avec deux gros chiens pour compagnie, suivant le conseil de sa fille. Et là, il n'est qu'un vieil homme de soixante ans comme un autre... Sauf ce soir où des hommes s'introduisent chez lui pour le tuer. Qui peut bien avoir retrouvé sa trace ? Ses anciens patrons ? La police ? Faris Hamzah ? Il va se lancer dans une longue quête pour le découvrir. Mais même l'agent chargé de le neutraliser va finir par sympathiser avec sa proie. Car, après tout, qui se méfie d'un vieil homme ?
Curieuse carrière que celle de Thomas Perry, du moins chez nous, qui a commencé fort avec Le Garçon boucher (1982, déjà) pour passer d'un éditeur à l'autre au gré de séries jamais terminées et d'un roman de-ci de-là... avant d'être totalement oubliée. C'était sans compter le Saint Graal d'aujourd'hui, le dieu télévisuel sans lequel il serait resté oublié, mais auquel il convient de sacrifier... Pourtant, Thomas Perry n'écrit pas de la série télévisée prémâchée, contrairement à la doxa habituelle, et son style prendrait presque un petit côté rétro années 1990 pas déplaisant (l'action débutant dans les années 1980 explique peut-être cela). En son temps, si on retire l'écueil de l'âge (mais Hollywood, qui a pris Tom Cruise pour interpréter le colosse Jack Reacher, n'en est pas à ça près...), le tout aurait donné un film avec Arnold Schwarzenneger ou Jean-Claude Van Damme ou encore, plus près, Liam Neeson. On a cité Jack Reacher, et en effet, la comparaison la plus proche serait à faire avec les westerns modernes de Lee Child, heureusement débarrassés de leurs insupportables longueurs. Pas de véritables problèmes de scénario (si l'on excepte le fait que, selon une bonne habitude hollywoodienne, le héros entraîne à sa suite une innocente qui a eu le malheur de craquer pour lui, encore que ce soit traité avec plus de subtilité qu'à l'habitude), pas de trous flagrants dans l'intrigue, ni de personnage agissant en dépit du bon sens. Un côté presque rétro, disions-nous au vu de ce qu'est le genre actuellement dans les pays anglo-saxons. Les amateurs de Lee Child et consort cherchant l'efficacité plus que l'originalité (il n'y a là rien qui n'ait été déjà vu, mais souvent en moins bien) peuvent se précipiter...
Citation
À une époque de sa vie, il aurait trouvé triste que quiconque puisse mourir pour une histoire qui ne le regardait pas. Il avait appris depuis que tout un chacun mourait sans véritable raison.