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Nous sommes tous corruptibles. Nous exigeons juste des prix différents. En monnaies différentes. La tienne, c'est l'amour. La mienne, c'est l'anesthésie. Et tu sais quoi... je crois que ça fait de toi quelqu'un de mieux que moi.
Jo Nesbø - Le Léopard
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Bleus, blancs, rouges
Paris, fin des années 1970. Les années Giscard, le disco, une certaine idée d'un pays figé et conserv...
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mercredi 30 avril

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Ma vie des autres (133)

Ma vie des autres (133) Courts récits de 1000 signes. 133 : cancer mortel. Je me suis fait rouler. Je croyais toucher le jackpot, je me retrouve avec presque plus rien dans les mains. J'ai vendu ma maison de production dans le creux de vague. On a manœuvré dans mon dos pour que je craque et que je cède mes parts avant un hypothétique naufrage. Il me reste l'émission que je présente, mais combien de temps tiendrai-je encore ? L'audimat est un couperet. À la télé, du jour au lendemain, on n'est plus rien. D'accord, je n'ai pas à me plaindre avec les vingt bâtons que je gagne chaque mois. C'est bien plus que la plupart des gens. Il n'empêche, j'en engrangerais vingt fois plus si j'étais encore propriétaire de la société que j'ai créée et qui a fait les beaux jours de la chaîne. La maladie a eu raison de ma frénésie de réussir. On m'a diagnostiqué un cancer du pancréas. Combattre le mal intime m'a donc obligé à lâcher mes activités. Et donc, dans l'urgence, je me suis débarrassé de mon entreprise. C'est là que je tire mon chapeau à mes adversaires. Mon cancer était bidon. C'était une erreur. Mais comment prouver que les médecins qui l'ont diagnostiqué étaient soudoyés par la holding qui m'a soufflé mon bébé ?

Mille signes. Autant de preuves de vie adressées à autrui que de caractères dans chaque fiction. Chacun à mille existences et chacun est en miettes. "Ma vie des autres" collecte ces miettes et en fait un chemin de cailloux blancs ou noirs qui mène forcément quelque part.

Jan Thirion
Blog de Jan Thirion
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Par La Rédaction



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