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Je ne sais plus ce qui était vérité et ce qui était mensonge. Je ne crois plus rien, mais à l'époque, quand elle parlait de ses désirs et de ses passions, j'écoutais et je sentais combien elle m'attirait, je sentais combien nous avions de choses en commun, et même une expérience commune dont nous ne pouvions parler sans entraves et sans façons quand nous commencions à mieux nous connaître.
Arnaldur Indridason - Bettý
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Bleus, blancs, rouges
Paris, fin des années 1970. Les années Giscard, le disco, une certaine idée d'un pays figé et conserv...
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dimanche 15 juin

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Ma vie des autres (87)

Ma vie des autres (87) Courts récits de 1000 signes (87). Je regarde Tania, je ne sais pas si elle pense comme moi. On pourrait ne pas payer ce qu'on doit. Il nous reste trois jours, mais on abrège le séjour. Bien obligé. Maintenant, là où il est, le proprio ne viendra pas chercher son fric. Il s'est pendu dans son atelier, le Germain. Ce n'est pas sa vieille maman qui nous courra après pour réclamer le prix de la location du gîte. Elle est à moitié gaga. Elle devrait être en maison de retraite chez les Alzheimer. Germain s'est suicidé sans doute parce qu'il ne supportait plus la solitude. Il y avait Sylviane, l'an dernier, qui vivait avec lui, quand on a loué la première fois l'ancienne étable aménagée en agréable maison de vacances. Ils n'étaient pas mariés. Elle disait s'ennuyer à la campagne. C'est moi qui ai trouvé le Germain se ballotant sous une poutre de la cave. J'étais venu chercher du ratafia pour l'apéro. C'est lui qui le fabrique. J'ai appelé les secours. C'était trop tard. Sylviane est passée une fois au cours du mois. Je m'entendais bien avec elle, je la faisais rire. Germain, lui, c'était le gars plutôt taciturne, pêche, chasse et télé. Tania répétait que ça n'aurait pas été une vie pour elle. Si on se barrait sans payer la location du gîte, on pourrait s'offrir un week-end à l'étranger cet automne.

Mille signes. Autant de preuves de vie adressées à autrui que de caractères dans chaque fiction. Chacun à mille existences et chacun est en miettes. "Ma vie des autres" collecte ces miettes et en fait un chemin de cailloux blancs ou noirs qui mène forcément quelque part.

Jan Thirion
Blog de Jan Thirion
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Par La Rédaction



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