Contenu
Poche
Inédit
Tout public
280 p. ; 17 x 10 cm
ISBN 978-2-266-18827-2
Coll. "Policier", 13829
Un putain de rêve glauque...
Harry est détective privé. Plutôt minable, traînant sa vie aux bras de Gisèle - insultes à foison -, mais qui ne cesse de secourir son bizness toujours au bord de la faillite. Quand une grosse affaire lui tombe dessus : des commanditaires puissants lui offrent plus de quinze bâtons pour retrouver des documents compromettants qu'un de leurs cadres a piqués. Problème : pourquoi une firme qui peut faire et défaire des gouvernements s'offrirait les services d'un enquêteur aussi lamentable ? La question le turlupine bien, mais pas assez pour le faire renoncer au magot. Ni pour laver l'injure faite à sa personne. Car c'est peut-être la chance de sa vie, celle d'en finir avec la médiocrité de tous les jours. L'affaire du siècle qui lui apportera enfin la reconnaissance, lui permettra de sortir la tête de l'eau et mieux encore, d'être enfin quelqu'un. Harry s'y jette. Il doit retrouver Jack, énarque en délicatesse. Mais le jour où il donne sa décision, l'instant d'après on frappe chez et sur lui : s'il trouve l'énarque, il doit prévenir vingt-quatre heures avant ses nouveaux patrons, des mecs pas rigolos.
Tout part en vrille. Le dénouement risque de ne pas être très favorable, on le devine, d'autant que Jack est un sacré tordu, et que cette affaire pue l'embrouille. Tout le monde se moquerait-il de Harry ? Larguant Gisèle, Harry croit jusqu'au bout pouvoir accéder à son putain de rêve glauque. Délits d'initiés, grosse finance, femme sexy pour laquelle il est prêt à tout risquer, sa Gisou larguée. Il bute juste sur des réalités plus fortes que la sienne, et la fin du roman s'illumine d'un désastre distingué. Dur d'être un minable. C'est du Frédéric Dard pris au feu de sa propre langue, nihiliste à souhait, exultant l'ivresse d'une faconde efficace et confessant un sérieux penchant apocalyptique. Il y a un petit air de Big Lebowski dans l'intrigue, Iggy Popp à la rescousse, grimaçant sa sortie avec panache.
Citation
Je pensais à des trucs plus attrayants, une chanson de Suicide ou un coucher de soleil sur Sarcelles.